Ne pas négliger le nettoyage de la machine à traire
Le projet CMaFLAuRA mené à la ferme expérimentale du Pradel comprenait un volet sur le nettoyage et la désinfection de la machine à traire. Premiers résultats.
Cinq protocoles de nettoyage de la salle de traite ont été testés à la ferme expérimentale du Pradel (Ardèche) dans le cadre du projet Cmaflaura entre 2019 et 2021. Ces procédures ont été définies à partir d’une enquête auprès de producteurs afin de refléter des pratiques réelles : alcalin chloré en alternance avec un acide, lavage 2 fois/jour (procédure témoin) ; Alcalin non chloré en alternance avec un acide, lavage 2 fois/jour ; Alcalin chloré en alternance avec un acide, lavage 1 fois/jour le matin et simple rinçage le soir ; Lessive de soude en alternance avec vinaigre blanc, lavage 2 fois/jour ; Désinfection des manchons trayeurs pendant la traite ; Défaut de procédure : températures (début et fin de cycle) de la solution de lavage volontairement abaissées.
Être toujours attentif
« Si différentes procédures de nettoyage-désinfection n’apportent pas de contraintes particulières, résume Alice Hubert de l’Institut de l’élevage, un défaut de température semble avoir des conséquences négatives sur la fabrication fromagère, probablement du fait du développement de flores indésirables dans le biofilm de la machine à traire. »
Dans toutes les procédures, des bonnes pratiques sont à respecter pour garantir leur efficacité. Jean-Louis Poulet et Alice Hubert rappellent que : « Un bon nettoyage élimine les souillures et limite la pression des micro-organismes, jusqu’à une éventuelle désinfection, pour un lait de qualité et une machine à traire fonctionnelle tout en maintenant la flore utile ». Dès la conception, l’objectif doit être de faciliter le nettoyage en faisant simple, en minimisant le nombre de coudes et les différences de hauteurs, en favorisant les surfaces non poreuses, en adaptant le circuit de nettoyage à la machine et en plaçant des purges à tous les points bas. « Ce n’est parce qu’une installation est neuve qu’elle est conforme », assènent-ils en rappelant les différents contrôles de machine à traire disponibles : Certi’Traite, Opti’Traite, Net’Traite et Dépos’Traite.
Maîtriser sa procédure de nettoyage
Quatre paramètres de nettoyage sont importants : la température de la solution, l’action mécanique (turbulence), la concentration de la solution et le temps de contact. Ajouter à cela une eau de qualité pour éviter de contaminer la machine à traire une fois le nettoyage terminé.
La procédure de nettoyage doit être maîtrisée et les produits de nettoyage et désinfection utilisés correctement avec chacun son rôle : acide, alcalins, enzymatiques, biocides ou désinfectants. « Ces produits sont composés d’une ou plusieurs matières actives et d’adjuvants. Il faut respecter les recommandations des fabricants et se méfier de produits équivalents », préconisent-ils.
Enfin, il est nécessaire de prendre le temps de faire la chasse aux zones abîmées, susceptibles d’héberger des micro-organismes, et aux dysfonctionnements. Le renouvellement des consommables ne doit pas être négligé : ils deviennent poreux avec l’usure et risquent de se fissurer.
De la même façon, dans tout ce qui est automatisé, ne pas oublier de faire régulièrement un contrôle visuel des installations ou des températures de début et de fin de cycle de lavage par exemple.
Maintien de la flore d’intérêt du lait cru
Mis en œuvre au moment de l’agrandissement de l’élevage, le projet Cmaflaura mené à la ferme expérimentale caprine du Pradel (Ardèche) comportait trois objectifs principaux : tirer des enseignements de la mise en service d’une nouvelle salle de traite, apprécier l’impact de ce changement sur la qualité microbiologique du lait et acquérir des références sur les effets de procédures de nettoyage sur le biofilm, en incluant les effets sur la transformation fromagère. Ce projet a été piloté par l’Institut de l’élevage, en partenariat avec la ferme expérimentale caprine du Pradel (Domaine Olivier de Serres et Cap’Pradel), la Chambre d’Agriculture de l’Ardèche, le Groupement de défense sanitaire de l’Ardèche et la Mutualité sociale agricole Ardèche Drôme Loire. Il a bénéficié d’un co-financement de la Région Aura via le programme Pepit et de l’Anicap. Les résultats complets sont à retrouver sur le site www.idele.fr