Moins de 300 kg de concentré par chèvre grâce aux prairies de légumineuses
À la pointe du marais poitevin, les trois associés du Gaec les caprins de St Martin élèvent 550 chèvres avec un coût alimentaire rendu auge à 356 €/1 000 l, dont 188 € pour les fourrages et 168 € pour les concentrés.
À la pointe du marais poitevin, les trois associés du Gaec les caprins de St Martin élèvent 550 chèvres avec un coût alimentaire rendu auge à 356 €/1 000 l, dont 188 € pour les fourrages et 168 € pour les concentrés.
« La priorité est au troupeau caprin, expliquent Christophe, Florence et Simon Tardet, les associés du Gaec les caprins de Saint Martin à Mouzeuil-St-Martin en Vendée. Nous avons des terres qui se prêtent à de nombreuses cultures, avec un bon potentiel. Les sols sont certes secs mais c’est intéressant pour pouvoir y entrer même en hiver, notamment pour apporter des fourrages verts assez tôt, avant de sortir pâturer. Et ils sont propices à la culture de la luzerne. L’irrigation sécurise les rendements et permet de faire cinq coupes de luzerne. »
L’élevage a presque toujours été quasiment autonome, mais pas toujours de la même façon : « nous avons essayé tous les types de rations : ensilage, foin, luzerne, ration sèche, affouragement en vert, enrubannage… ».
Un quart des surfaces sont sur des marais inondables, et le reste sur la plaine argilo-calcaire. 30 hectares de SAU sont consacrés aux prairies luzerne-trèfle, dont 12 ha pâturés. En fonction de la météo, les éleveurs récoltent le fourrage sous forme de foin ou d’enrubanné.
Du soja toasté à façon
Au total, 294 kg de concentré sont distribués par chèvre par an, 100 % autoproduits. « La base de la ration, c’est le fourrage issu des prairies implantées en mélange luzerne-trèfle. Puis nous cultivons 25 à 30 ha de méteil grain (triticale, pois, féverole, vesce, avoine et épeautre), 15 ha de céréales dont 10 pour les chèvres, de l’orge de printemps et 25 ha de maïs grain, dont 5-8 pour le troupeau. Il nous manquait un petit peu de protéine, alors nous avons implanté 14 ha de soja dont une petite partie est distribuée toasté au troupeau. Il pousse bien ici, contrairement au lupin par exemple. »
La ration au pic de lactation de printemps comprend l’herbe pâturée ou apportée en vert, avec 300 g de céréales, 400 g de méteil et 150 g de soja.
Les chèvres désaisonnées reçoivent les mêmes quantités de concentré, et côté fourrage, de l’herbe pâturée et de l’affouragement en vert de dérobées semées derrière les céréales (moha, colza fourrager ou trèfle).
Un méteil à 17 % de MAT
En hiver, elles reçoivent une ration semi-humide avec enrubannage.
Le méteil est distribué entier aux chèvres et légèrement aplati aux chevrettes et a une valeur moyenne à 17 % de MAT.
Pour récolter l’enrubannage, le Gaec utilise un endaineur à tapis, en Cuma, « il préserve très bien les feuilles et s’il est bien réglé, nous n’avons aucun problème de pierre ou de terre dans les bottes ». Le reste de la chaîne de récolte est en propriété.
« Nous avons la chance de bénéficier d’investissements réalisés par nos parents qui aujourd’hui nous permettent d’être autonomes au niveau de l’alimentation du troupeau caprin, notamment sur le stockage des céréales et l’irrigation », conclut Christophe Tardet.