Maladies les plus courantes en élevage caprin : les bons réflexes
La paratuberculose, le Caev et la fièvre Q sont trois maladies causant de nombreux dégâts sur les chèvres. Quelques conseils toujours d’actualité quant à la gestion de ces maux rappelés lors de la journée régionale caprine Pays de la Loire par les GDS Sarthe et Loire-Atlantique.
Paratuberculose : attention à l’hygiène lors des mises bas
La paratuberculose est une maladie causée par une bactérie pouvant persister jusqu’à un an dans le fumier. Les chèvres malades maigrissent énormément alors qu’elles mangent normalement, peuvent avoir un peu de diarrhée, puis arrêter de produire du lait, et au bout de seulement trois semaines elles meurent. Pour se prémunir de cette maladie, à moins d’avoir des animaux immunisés, il faut veiller à l’hygiène lors des mises bas, ou effectuer des dépistages (prise de sang, coprologies ou PCR d’environnement). La vaccination contre la paratuberculose est très appliquée en élevage caprin. Elle est effectuée par le vétérinaire sanitaire, car il faut faire attention au fait que le vaccin peut marquer l’élevage positif à la tuberculose auprès de la DDCSPP(1) (du fait des anticorps contenus dans l’injection).
Caev : transmission par le lait
Les symptômes des chèvres atteintes du Caev sont les articulations gonflées (gros genoux), des mammites rendant les pis très durs, et de manière plus rare, des problèmes respiratoires et nerveux. La maladie ne cause pas directement la mort des animaux, mais les problèmes aux articulations et aux mamelles rendent leur réforme plus précoce. Le Caev est très infectieux, il est long et difficile de s’en débarrasser. Le virus se transmet par le lait, le colostrum doit donc être thermisé pour l’éliminer, et les manchons de la salle de traite doivent être changés et nettoyés correctement. Des audits de salle de traite peuvent être proposés par des GDS. Le virus est également transmis par les voies respiratoires et le sang, donc il est préférable de bien ventiler son bâtiment et de ne pas utiliser la même aiguille pour tous les animaux (ou au moins entre lots de même état sanitaire et de même âge).
Fièvre Q : propagation aérienne importante
La fièvre Q, causée par une bactérie, Coxiella burnetii, représente la cause majeure d’avortements en élevage caprin en France. Lors des avortements qu’elle provoque, la bactérie est aérosolisée et se transmet donc par voie aérienne d’une chèvre à une autre, mais également des chèvres aux humains. Sa transmission est tellement performante qu’il est recommandé de bâcher le fumier ou au moins de le stocker à l’abri du vent, le composter et veiller à l’épandre par temps calme et humide, avec enfouissement immédiat (afin d’éviter à la bactérie de voyager plusieurs kilomètres et contaminer les parcelles environnantes). La bactérie se retrouve aussi dans l’urine et le lait des chèvres contaminées, ce qui proscrit l’utilisation de lait cru contaminé à des fins de transformation fermière. En plus de sa grande infectiosité, la bactérie ne provoque presque jamais de symptômes (en dehors des avortements en fin de gestation). L’hygiène lors des mises bas et la vaccination en cas de détection de la maladie restent les meilleurs réflexes à adopter.
Règles d’hygiène lors des mises bas
Il est important de nettoyer la chèvrerie et d’éviter les contacts des chèvres avec le fumier souillé, afin de limiter la propagation de germes pathogènes (pour la paratuberculose, la fièvre Q…). En cas d’avortement, l’inscription systématique dans un carnet de mises bas est recommandée, afin de faciliter le suivi et la recherche de cause par les vétérinaires sanitaires en cas de série. En effet, au bout de trois avortements en une semaine, les analyses brucelloses doivent être déclenchées par le vétérinaire sanitaire, qui peut également mobiliser le protocole Oscar dépistant fièvre Q, chlamydiose, et toxoplasmose. Il est primordial de réagir au plus vite dans le cas de dépistage afin d’augmenter la précision des tests.
Côté web
Nouveau référentiel Caev
Depuis le changement de statut du Caev en 2013, des adaptations régionales avaient été développées pour réduire la contrainte du référentiel historique, lourd et coûteux. Un nouveau protocole harmonisé pour qualifier les troupeaux caprins en matière de Caev a été proposé par l’AFSE(1) à la demande de GDS France. Le résultat de ce travail collectif est disponible depuis l’été 2021 sur le site du GDS.