Les Laiteries H. Triballat Rians s’engagent sur le bien-être des animaux et la rémunération des éleveurs
Les Laiteries H. Triballat Rians veulent monter en gamme en s’engageant à sortir les chèvres et mieux rémunérer les éleveurs.
Les Laiteries H. Triballat Rians veulent monter en gamme en s’engageant à sortir les chèvres et mieux rémunérer les éleveurs.
Les Laiteries H. Triballat Rians ont présenté leur démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) appelée « laiterie familiale engagée ». Rappelant les 120 ans de l’entreprise, le président Hugues Triballat a expliqué son approche « inédite et forte, de l’éleveur au consommateur, cohérente, responsable, durable et qui s’inscrit dans le temps ».
L’élevage durable est le premier engagement du spécialiste de la faisselle et fromage blanc, des desserts, des fromages aromatiques et des fromages AOP. « Nous voulons nous appuyer sur l’éthologie, la science du comportement animal, pour renforcer le bien-être animal », expose Dominique Verneau, directeur de la production laitière. Avec les neuf organisations de producteurs (OP) lait de chèvre et les trois OP lait de vache, la laiterie a construit des indicateurs et des objectifs d’amélioration du bien-être animal. Parmi les engagements forts de la laiterie, l’accès à l’extérieur pour 100 % des chèvres et 100 % des vaches au pâturage d’ici 2030. Les 330 producteurs de lait de chèvre et les 120 de lait de vache seront également formés au bien-être animal et les conditions de vie des chevreaux et des veaux seront améliorées. La laiterie veut aussi améliorer la longévité des troupeaux laitiers et donc la durabilité des élevages.
Ces objectifs ont été travaillés avec deux ONG, le CIWF et le WWF. Si le CIWF est plus sensible aux questions du bien-être animal, le WWF apprécie, lui, les engagements sur la plantation de haies ou l’apprivoisement français en protéine qui permet de se passer du soja sud-américain. D’ici à 2030, l’alimentation devrait être 100 % française.
Hier c'était formation éthologie dans le Cher. Apporter des enrichissements aux animaux permet de répondre à leurs besoins de découverte et de limiter le stress.
— Fabre Adeline (@FabreAdeline) April 16, 2021
Merci à @Etho_diversite pour ses conseils et à la laiterie Rians pour cette formation pic.twitter.com/YWEcPgSZMu
Ces efforts sur la production se traduisent par un prix du lait « d’au moins 20 euros des mille litres de plus que les prix moyens de FranceAgriMer ». Le prix du lait sera également davantage soutenu pendant les sept premières années d’installation et la laiterie participera financièrement au service de remplacement.
Une montée en gamme qui doit profiter à tous
« Cette montée en gamme est intéressante car elle ne veut laisser aucun producteur sur le bord de la route, apprécie Sylvain Boiron, éleveur de chèvres et président d’une OP de 120 producteurs. Par exemple, pour la sortie des chèvres, pour les quelques éleveurs qui ne le pourraient vraiment pas car leur bâtiment est enclavé, il est prévu d’optimiser le bien-être différemment. Ces changements ne vont pas se faire en claquant des doigts mais plutôt au fil du temps. Nous sommes prêts à faire ces évolutions si le but est de chercher de la valeur à partager. »
Pour la laiterie, les engagements portent aussi sur la disparition des ingrédients indésirables et une réduction des emballages, du plastique et des émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, d’ici 2030, 250 tonnes de plastiques, sur 1 000 utilisées chaque année, devraient être économisées en réduisant l’épaisseur des pots ou en privilégiant le verre ou le bois.
« Notre pari est de convaincre nos partenaires clients, dont les grandes surfaces, pour qu’ils acceptent cette montée en gamme et la revalorisation du lait dans la durée », explique Hugues Triballat, président de la laiterie dont les 1 500 salariés transforment plus de 130 millions de litres de lait de chèvre et de vache sur 17 sites de fabrication.
Les millennials sont sensibles aux questions sociétales
Les millennials (ou génération Y), nées entre le début des années 1980 et la fin des années 1990, sont attachés à la naturalité et à l’origine des matières premières. Dans une étude en ligne menée en mars par YouGov sur les 18-34 ans, ils montrent un désir d’une alimentation plus durable, plus respectueuse de la santé. « Ils attachent plus d’importance à la quête de sens qu’à la simulation des sens », analyse Éric Birlouez, sociologue de l’agriculture et de l’alimentation.
Une génération qui veut respecter les animaux et les hommes
« Si elle recherche avant tout la naturalité, cette génération attend d’un produit laitier qu’il respecte le bien-être animal ». Ainsi, la moitié des 18-34 ans interrogés n’achèterait pas de produits laitiers si les animaux sont maltraités. « Cette génération exprime aussi son souci des autres et son besoin de percevoir la communauté des hommes et des femmes derrière une entreprise ». Ainsi, pour ces jeunes consommateurs, une marque engagée doit payer correctement le lait aux éleveurs (47 %), limiter les plastiques (39 %) et protéger les ressources naturelles (36 %). Interrogés sur les caractéristiques d’un élevage laitier durable, les millenials citent en premier l’accès des animaux à l’extérieur (54 %), la rémunération des éleveurs (44 %) puis la présence de prairies, d’arbres et de haies (29 %).