Entre 28 et 122 €/1 000 L de hausse des charges en élevage caprin
La flambée des prix des aliments achetés, des engrais et de l’énergie pourrait entraîner une hausse des charges allant de 28 à 122 euros pour 1 000 litres pour les élevages caprins selon l’Institut de l’élevage.
La flambée des prix des aliments achetés, des engrais et de l’énergie pourrait entraîner une hausse des charges allant de 28 à 122 euros pour 1 000 litres pour les élevages caprins selon l’Institut de l’élevage.
« Nos premières projections de prix de revient en juin 2022 atteindraient 918 €/1000 L en juin, alors que la moyenne de prix des 12 derniers mois est de 794 €/1000 l !, alertait la Fnec dans un communiqué début avril. Il manque donc plus de 120 €/ 1000 l pour couvrir la hausse des coûts de production ! »
« Tout flambe », a résumé Philippe Chotteau, chef du département économie de l’Institut de l’élevage, lors de son intervention à l’assemblée générale de la Fnec en Vendée. Si les causes de cette hausse des matières premières sont multiples, les conséquences sur les élevages sont importantes. « La filière caprine est la plus impactée parmi les herbivores, a expliqué Nicole Bossis, en charge du dossier économie des exploitations caprines à l’Institut de l’élevage. Avec en moyenne, 570 g de concentré par litre de lait produit et une autonomie protéique faible, à 47 %, l’impact de la hausse des principaux intrants sur le coût de production est estimé entre 28 et 122 €/1000 l pour les éleveurs caprins en 2022. »
Rouvrir les négociations commerciales
Mais, « si l’ensemble des postes de charges en élevage sont en hausse, le prix de vente des fromages au lait de chèvre des industriels lui n’a que très peu augmenté comparativement », a alerté Philippe Chotteau.
En réponse à cette hausse des charges, la Fnec appelle distributeurs et transformateurs à tenir leurs engagements de la charte signée le 18 mars 2022 en présence des ministres de l’Économie et de l’Agriculture et demande la réouverture des négociations commerciales sans délai pour permettre une revalorisation du prix du lait de chèvre conséquente et immédiate. De son côté, la coopération laitière souligne « la bonne initiative du ministère de l’Agriculture, mettant en place une charte d’engagement fournisseurs-enseignes, mais rappelle qu’au-delà d’être signé, cet accord doit avant tout et impérativement se concrétiser. » Elle pousse un cri d’alarme quant à la nécessité des renégociations commerciales.
Méthode
Le conflit russo-ukrainien a un impact important sur le marché des matières premières destinées à l’alimentation animale et le coût des engrais. L'institut de l'élevage a évalué l’impact de la hausse des coûts sur trois postes : aliments achetés ; carburant et travaux par tiers ; engrais de synthèse. « Face à la volatilité des marchés, nous avons choisi de construire deux jeux d’hypothèses de prix et d’en calculer l’impact toutes choses égales par ailleurs sur les élevages spécialisés au sein de l’échantillon des élevages suivis dans le Réseau Inosys.»
L’Institut de l’élevage a réalisé un dossier expliquant les causes de cette flambée et mettant en avant les leviers d’adaptation possibles. Rendez-vous sur idele.fr