« La différence entre un ensilage et un compost, c’est l’oxygène »
Pour réaliser un bon ensilage de maïs ou d’herbe, il faudra évacuer au maximum l’air du silo. Voici trois conseils de Bernard Andrieu, éleveur en Normandie et responsable technique pour Lallemand Animal nutrition.
Pour réaliser un bon ensilage de maïs ou d’herbe, il faudra évacuer au maximum l’air du silo. Voici trois conseils de Bernard Andrieu, éleveur en Normandie et responsable technique pour Lallemand Animal nutrition.
1 - Caractériser son fourrage avant la récolte
« Connaître son fourrage avant la récolte va permettre d’anticiper la réalisation de l’ensilage. Le stade de récolte et le niveau de matière sèche sont des facteurs clés pour assurer la valeur alimentaire, la conservation et l’appétence de l’ensilage. Pour le maïs, le stade est optimal lorsque les trois amidons sont répartis en trois tiers dans le grain (laiteux, pâteux et vitreux). Au-delà de 50 % de vitreux, on perd énormément de dégradabilité. Pour l’herbe, le stade optimal est un compromis entre le rendement et la valeur alimentaire. Il se situe avant la formation de l’épi pour les graminées et de la fin du bouton floral au début de floraison pour les légumineuses.
Avec un ensilage très humide, on va couper des fibres longues afin de limiter les pertes de jus qui contiennent encore des nutriments. A contrario, si le fourrage est sec, il faut couper plus fin pour bien pouvoir tasser l’ensilage. Si l’herbe ensilée est trop sèche, il sera difficile de la tasser correctement. Le risque de moisissure et d’instabilité aérobie augmente. Pour le maïs, une coupe courte facilite un tassement très dense et minimise l’infiltration d’air dans le silo, tandis qu’une coupe longue ajoute des fibres utiles à la rumination. »
2- Tasser correctement le silo
« Un bon compactage du silo est nécessaire pour obtenir un anaérobie rapide. On cherche à chasser l’air car la différence entre un ensilage et un compost, c’est l’oxygène. Plus la densité de matière est faible, plus il y a de la place pour l’air et plus il y aura des risques d’échauffement et de pertes. Dans un silo maïs, il faut viser au moins 240 kilos de matière sèche au mètre cube. La réalisation des chantiers étant de plus en plus rapide, il est parfois difficile de consacrer du temps au compactage entre deux remorques. Pourtant, c’est nécessaire pour chasser l’air du silo, surtout si le taux de matière sèche est élevé. Pour avoir une estimation du temps à passer à tasser, il faut diviser le poids du tracteur en kilo par 365. On obtient le poids en tonne de matière sèche que l’on peut tasser par heure. À noter que le remplissage des couches en pente, plutôt qu’à l’horizontal, favorise un meilleur compactage. »
3 – Utiliser un conservateur
« La qualité de l’ensilage passe par la qualité de la fermentation. Un conservateur d’ensilage ne va pas assurer à lui seul la qualité de l’ensilage mais il y contribue de la même façon que la compaction, le bâchage ou l’adaptation de la taille du silo à la taille du troupeau. Les études menées avec les solutions Lallemand montrent que, quelles que soient les conditions, l’apport de conservateurs améliore la qualité de l’ensilage et limite les pertes de matière sèche. Il faut bien prendre conscience que l’ensilage est un processus de perte de matière. On ne crée pas de la valeur, on cherche plutôt à limiter les pertes. En contrôlant et en orientant les populations microbiennes, les conservateurs améliorent la fermentation de l’ensilage et limitent également la détérioration aérobie. Ils contiennent différents mélanges d’enzymes et de bactéries lactiques adaptés selon le type de fourrage et/ou les conditions de récoltes et qui vont baisser rapidement le pH et empêcher les développements de moisissures. »