« J’utilise la gravité pour transférer le lait depuis le tank à lait vers la fromagerie »
Le transfert du lait par gravité à remplacer le port des bidons chez Nicolas Revol et Claudine Colonna, éleveurs de chèvres et fromagers fermiers à Boffres, en Ardèche.
Le transfert du lait par gravité à remplacer le port des bidons chez Nicolas Revol et Claudine Colonna, éleveurs de chèvres et fromagers fermiers à Boffres, en Ardèche.
« Dans notre élevage à flanc de colline, la pente est une contrainte pour les bâtiments ou l’entretien des surfaces. Cependant, nous nous servons de la pente pour faciliter le transfert de lait. Nous avons, d’un côté, le bâtiment d’élevage avec la salle de traite attenante et, de l’autre, une quarantaine de mètres en contrebas, la fromagerie aménagée dans un vieux corps de ferme du XVe siècle.
Pour déplacer le lait, nous avons profité d’une petite ouverture déjà présente dans l’épais mur pour faire passer un lactoduc. Après la traite du matin, la totalité du lait du soir et du matin est transférée par gravité depuis le tank à lait réfrigéré vers une boule à lait de même contenance. Cette boule à lait, qui reste à demeure sur une remorque, est descendue à l’aide du quad jusqu’à une plateforme contre le corps de ferme. Nous branchons la boule à lait sur le lactoduc et le lait coule par gravité jusqu’à la fromagerie, directement dans le ou les bacs de caillage sur roulette. Une vanne côté fromagerie permet de couper l’arrivée du lait et ainsi alimenter plusieurs bacs si besoin. La boule à lait et le lactoduc sont ensuite nettoyés avec un dispositif adapté.
Le lactosérum est redonné aux chèvres
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Le petit-lait, issu de la fabrication des fromages, est stocké en fromagerie dans des bidons. Ce lactosérum est transféré via un autre lactoduc à l’aide d’une pompe dans d’autres bidons restant à demeure sur la remorque. J’ai rajouté une gouttière en PVC pour guider les tuyaux. Quand je remonte la remorque, les bidons pleins de petit-lait sont vidés par gravité via une trappe dans des bacs, un bidon coupé, pour l’alimentation des chèvres.
« Je porte beaucoup moins de bidons que mes parents ! »
Ces transferts par gravité sont un vrai changement par rapport à l’époque de mes parents qui devaient porter au moins trois fois les huit bidons de 20 litres chaque jour. Maintenant, on ne porte plus de bidons de lait ou de lactosérum, sauf les vides pour le nettoyage. C’est un réel soulagement pour notre santé physique sur le long terme. Grâce à une simple cuve inox et quelques mètres de tuyaux, nous réduisons drastiquement la manutention. En pic de lactation, cela représente environ 800 kg que nous ne portons plus chaque jour ! »