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Iran, un marché s'éveille

Une étude de l’Institut de l’Élevage montre les opportunités, et les difficultés, pour exporter dans un pays qui entend doubler sa production de lait de chèvre en dix ans.

« De retour sur la scène internationale avec la signature des accords sur le nucléaire et la levée des sanctions en 2015, l’Iran connaît une forte demande en produits animaux et en technologies », rapportaient Philippe Chotteau et Jean-Marc Chaumet de l’Institut de l’Élevage, de retour d’une série de missions pour le compte de la CNE et d’Interbev. Avec 48 millions d'ovins et 19 millions de caprins pour 8 millions de bovins, l’Iran est un grand pays d’élevage de petits ruminants. La production laitière est pourtant essentiellement bovine avec 8,5 millions de tonnes de lait de vache produites mais il y aurait également 600 000 tonnes de lait de brebis et 300 000 tonnes de lait de chèvre produites chaque année.

« Les Iraniens consommeraient environ 100 litres de lait par habitant et par an, soit la moyenne mondiale, explique Jean-Marc Chaumet. Mais le sixième plan quinquennal a pour objectif d’augmenter la consommation de produits laitiers de 50 % ». Pour les laits de petits ruminants, les ambitions sont également fortes puisque les autorités aimeraient doubler la production de lait de chèvre d’ici une dizaine d’années.

Un modèle caprin hors-sol à faire fonctionner

La grande majorité des troupeaux ovins et caprins sont en vaines pâtures autour des villages avec peu de complémentations. Le lait de ces petits ruminants dont la productivité est faible est transformé localement en fromage lighvan, en dough (un lait fermenté) ou en kashk (une sorte de yaourt déshydraté). Sur tout le pays, seuls 2 000 élevages « industriels » accueilleraient des ovins ou caprins. Avec la volonté de limiter la pression de pâturage sur les parcours, le gouvernement iranien voudrait proposer un modèle de ferme à zéro pâturage mais avec, forcément, beaucoup d’importations d’aliments du bétail dans un pays déjà fortement dépendant en alimentation animale où seuls 10 % du territoire sont cultivés.

« Certains Iraniens veulent investir dans la production caprine comme ils l’ont fait pour l’élevage bovin », explique Philippe Chotteau. Si des investisseurs individuels privés et des compagnies laitières ont déjà importé de la génétique européenne (Alpines et Saanen depuis la France et Muciana Granadina depuis l’Espagne), ils ont maintenant besoin d’assistance technique, de formation et de conseils pour faire fonctionner correctement ces fermes et développer des gammes de fromages de chèvre. « Avec 80 millions d’habitants et une forte volonté d’exporter régionalement, l’Iran peut représenter une opportunité pour la filière caprine française », suppute Philippe Chotteau qui ne sous-estime cependant pas l’instabilité géopolitique et les difficultés pratiques parmi lesquels les transferts financiers.

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