Forte baisse des antibiotiques vétérinaires

En 2018, les ovins et caprins français ont consommé plus de 27 tonnes de matière active d’antibiotique selon une étude de l’Anses-ANMV. Cela représente 5,8 % des ventes ou 50 mg par kilogramme de poids vifs. Ramenés au kilo, les ovins et caprins reçoivent davantage d’antibiotiques que les bovins (15 mg/kg), les chevaux (17) ou la volaille (38) mais moins que les porcs (59), les chiens et chats (94) ou les lapins (335).
Globalement, la consommation d’antibiotique vétérinaire a baissé de 60 % en 10 ans passant de 1 170 tonnes en 2008 à 470 tonnes en 2018. L’exposition globale des animaux a, elle, baissé des deux tiers sur cette même période. Cette baisse confirme le succès du premier plan Ecoantibio de 2012-2016 et du second en cours (2017-2021).
Antibiorésistance caprine
La surveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Resapath) montre des résistances faibles chez les caprins avec 3 % de souches résistantes au ceftiofur et 4 % pour la cefquinome. La proportion de résistance au florfénicol chez E. coli (15 %) est plus élevée en 2018 que durant les cinq dernières années pendant lesquelles les proportions variaient entre 8 et 10 %. Les pasteurelles, toutes pathologies confondues, ne présentent pas de résistance particulière.
Globalement, les tendances à la baisse de la résistance des bactéries aux antibiotiques critiques se confirment. L’Anses-ANMV juge ces résultats « dans l’ensemble très positifs » et appelle à poursuivre les efforts en vue d’une utilisation prudente et raisonnée des antibiotiques en médecine vétérinaire.
Manifeste pour soigner avec les plantes
Le collectif « plantes en élevage » a publié un manifeste signé par 1 052 éleveurs dans l’illégalité car utilisateurs de plantes pour soigner leurs animaux. Dénonçant le « carcan réglementaire » obligeant à disposer d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), le manifeste pointe l’impossibilité d’utiliser des orties, du romarin, du pissenlit ou de la lavande pour soigner les troupeaux. Pour sortir de cette impasse, le collectif propose une nouvelle catégorie juridique, celle de préparation naturelle traditionnelle, composée de substances naturelles à usage biostimulant. Dans son manifeste, le collectif demande aussi à pouvoir « continuer à se former, à expérimenter, échanger et débattre librement sur ces pratiques » tout en rappelant l’enjeu de lutter contre l’antibiorésistance ou contre la contamination des eaux par des médicaments chimiques de synthèse.