« Évitez les pannes de fourrages »
« Les températures élevées et la sécheresse de cet été ont dégradé le rendement des prairies avec une pousse d’herbe déficitaire dans de nombreuses régions. Cela a impacté la production laitière estivale ainsi que les fourragers disponibles, d’autant que 2018 n’a pas été favorable à la constitution de stocks fourragers d’avance…
La première étape est de dresser un bilan des fourrages produits et le comparer aux besoins du troupeau. Une fois ce bilan fourrager établi, différents leviers d’action peuvent être envisagés : implantation de dérobées, achat de fourrages, modification des pratiques…
Implantées entre deux cultures, les dérobées permettent plusieurs récoltes complémentaires de fourrage. Selon les conditions météo, elles pourront être pâturées, affouragées, récoltées en foin ou en enrubannage. Un semis avant le 15 août de colza fourrager, trèfles d’Alexandrie et de perse, pois et vesce fourragers, RGI alternatif permet de produire du fourrage pour la fin d’été et l’automne. Un semis d’intercultures entre le 15 août et le 15 septembre d’espèces moins gélives permettra d’avoir un peu de fourrages à l’automne (valorisés en vert) et surtout en tout début de printemps suivant. L’idéal est de mélanger légumineuses et graminées ou crucifères pour avoir un fourrage plus riche et qui séchera mieux.
Enrubannage ou sécher tôt
À moyen terme, face à la multiplication d’un manque de fourrage, une réflexion globale sur le système fourrager doit être engagée : ai-je des prairies suffisamment pérennes et productives pour mes conditions pédoclimatiques ?
Le choix du mode de récolte est également important. Ainsi, faire une première coupe en enrubannage permettra de récolter un fourrage de qualité au début de printemps et assurera des coupes suivantes de qualité et en quantité. Le séchage en grange (en botte ou en vrac) peut également être une assurance récolte. Si les terres vous manquent, la contractualisation avec un voisin peut être intéressante pour vous, mais aussi pour les rotations du voisin. Et dans l’avenir, pourquoi ne pas utiliser les arbres et arbustes au pâturage ? »