Êtes-vous autonome en fourrages pour votre élevage de chèvres ?
Disponibilité, qualité, changement climatique… L’autonomie fourragère n’est pas une évidence.
Disponibilité, qualité, changement climatique… L’autonomie fourragère n’est pas une évidence.

Jérémy Lambert, éleveur à St-Martin-en-Haut dans le Rhône, 80 chèvres, fromager-fermier
Oui
En zone de montagne, nous avons la chance d’être dans un vallon où l’on ne craint pas le sec. Cela nous permet d’être autonomes en fourrages pour nos 80 chèvres. C’est la condition pour être rentables.
Sur les 26 ha de SAU, nous produisons des céréales sur 5 ha et le reste de la surface est composé de 9 ha de prairies temporaires et 12 ha de prairies permanentes.
Nos chèvres pâturent d’avril à octobre 12 heures par jour (fil avant et fil arrière), avec un complément de foin le matin (500 g par chèvre) et de l’enrubannage la nuit.
Nous faisons une première coupe en mai dans les prairies temporaires que nous enrubannons avec un conservateur, et nous faisons du foin avec la seconde coupe. Souvent à la première coupe, il y a une dominante de trèfle incarnat, puis le trèfle violet et le ray-grass anglais prennent le dessus. Depuis trois ans, nous faisons des fauches tardives pour permettre aux plantes de grainer et refaire les prairies.
En complément, les chèvres reçoivent, au pic de lactation, 400 g de concentré (type chèvres laitières 24), et 400 g de granulés (maïs, orge, triticale et blé). Le fait d’être larges en fourrages nous permet de consacrer 5 ha aux céréales et de diminuer le coût d’achat du concentré.
Grégory et Delphine Frechou, éleveurs à Sévérac-le-Château dans l’Aveyron, 240 chèvres, livreurs
Oui

Sur les 70 ha de SAU, nous cultivons en sans-labour 10 ha de maïs épis, 10 ha d’orge et de seigle, et 20 ha de prairies (trèfle violet et luzerne). Nous avons 30 ha de prairies naturelles sur des terrains difficiles valorisés par les vaches allaitantes. En zone de montagne, nous avons des printemps tardifs et des hivers précoces. Dans ces conditions, nous nous reposons à 100 % sur la première coupe pour les stocks d’herbe.
La ration des chèvres est composée d’enrubannage de luzerne et trèfle violet à volonté, du foin de prairie naturelle (200 g/j), 1 kg d’ensilage de maïs épis, 300 g de tourteau soja/colza 50/50 en granulés, 200 g de drèche de blé, 200 g de pulpes de betteraves et 200 g de seigle.
Il y a une très grosse pression foncière dans notre département. Abonnés aux sécheresses à répétition depuis une quinzaine d’années, l’autonomie fourragère est de plus en plus difficile à assurer. Cet hiver, nous allons encore diminuer le cheptel allaitant à 10 mères et nous cherchons la meilleure performance : pour notre première année, la moyenne du troupeau caprin est à 1 073 litres par chèvre.
Loïc Bouyé, éleveur à Monbahus dans le Lot-et-Garonne, 400 chèvres, livreur
Oui
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Nous investissons progressivement dans du matériel plus performant pour assurer une qualité optimale et homogène des fourrages récoltés : c’est indispensable, notamment pour la luzerne, avec des créneaux d’interventions assez courts. Même si cela demande des investissements et du temps, nous sommes très satisfaits de la qualité des fourrages produits, particulièrement de la luzerne.