Des fourrages entre deux cultures
Cultivés entre deux cultures, les fourrages annuels complémentaires assurent une couverture du sol tout en apportant un peu de fourrages qui permettent de sécuriser la ration.
Cultivés entre deux cultures, les fourrages annuels complémentaires assurent une couverture du sol tout en apportant un peu de fourrages qui permettent de sécuriser la ration.
Dans le cadre des journées de printemps de l’AFPF (Association française pour la production fourragère), 90 chercheurs et conseillers ont échangé fin mars 2018 sur le thème des fourrages annuels complémentaires. Il s’agit de cultures tels que les méteils (mélanges céréales-protéagineux récoltés immatures), dérobées fourragères ou crucifères qui seront valorisés en vert ou récoltés et conservés par voie humide ou sèche.
En 2016, un tiers des élevages caprins non-pastoraux suivis au sein du réseau Inosys-Réseau d’élevage valorisaient des cultures fourragères annuelles complémentaires. En moyenne, entre 4 et 6 ha de SFP sont implantés par les éleveurs valorisant des cultures fourragères annuelles, soit entre 10 et 13 % de la SFP.
Cinq principaux fourrages sont valorisés dans l’alimentation des chèvres. On trouve d’abord des fourrages précoces de début de printemps tels que le ray-grass d’Italie (RGI) en pur ou l’association RGI-trèfle incarnat qui sont affouragés, pâturés, enrubannés ou ensilés avant l’implantation de maïs ou bien des mélanges de céréales et protéagineux pâturés ou affouragés, chez 16 % des éleveurs. On pense aussi aux fourrages de soudure d’été tels que le sorgho fourrager ou le millet, pour faire face à des périodes estivales sèches chez 6 % des éleveurs. La culture de fourrages de fin d’automne (crucifères) tels que le colza fourrager ou le chou fourrager semés à la fin de l’été et généralement affouragés se retrouvent chez 2 % des éleveurs. 6 % des éleveurs suivis réalisent un semis sous-couvert, tels que des mélanges céréales-protéagineux immatures récoltés en enrubannage ou ensilage. Ces fourrages servent pour faire du stock, intensifier le rendement de la parcelle et/ou sécuriser l’implantation d’une prairie en légumineuses. Enfin, 3 % des éleveurs suivis emblavent de la betterave fourragère.
Entre 2007 et 2016, le nombre d’éleveurs valorisant ces cultures a doublé, en lien avec une volonté de répondre aux attentes réglementaires (couverture du sol), de sécurisation du système fourrager et d’optimisation des rotations.
De nombreuses questions se posent par rapport à ces fourrages, qui sont utilisés en élevage, mais à propos desquels peu de références techniques existent. Quels fourrages complémentaires introduire pour sécuriser son système fourrager et à quel coût ? Quelles sont leurs intérêts et leurs limites ? Quelle peut être leur place dans la rotation, dans quels contextes climatiques et pour quels types d’élevage ? Comment ces cultures sont-elles conduites et valorisées ? Comment les intègre-t-on dans l’alimentation des animaux ? Pâturage ? Ensilage ? Enrubannage ? Débuts de réponse.