Des dynamiques de prix opposées en Europe
S’il a rebondi en Espagne en 2017, le prix du lait de chèvre a dégringolé aux Pays-Bas. Analyse de la situation chez nos concurrents européens.
Le prix du lait de chèvre a connu de fortes variations ces dernières années en Espagne. Influencé par la demande des transformateurs français, il est aussi lié à l’évolution du prix du lait de vache car les deux laits entrent dans la fabrication de fromages au lait de mélange. Après avoir atteint des sommets en 2014, à 772 € les 1 000 litres (près de 100 € de plus qu’en France), il s’était ensuite effondré en 2015 (635 €) puis en 2016 (569 €), perdant plus de 200 € en deux ans. En 2017, il est remonté à 602 €, soit 100 € en dessous du prix français. Malgré la sécheresse qui a frappé l’Espagne en 2017 et la forte demande du marché français, le marché espagnol est resté relativement engorgé. Les nombreux arrêts de collecte constatés autour de Murcie et en Castille-et-Léon, où les systèmes d’élevage sont parmi les plus intensifs du pays, semblent traduire un essoufflement de certains producteurs. De son côté, l’élevage caprin en Andalousie ne mollit pas malgré des prix du lait parmi les plus faibles du pays (584 €/ 1 000 l).
À l’export, les prix hollandais s’alignent sur ceux d’Espagne
Après avoir flanché en cours d’année 2016, le prix du lait de chèvre payé aux producteurs néerlandais a continué de s’éroder en 2017, perdant 34 € par rapport à l’année précédente (-5 %/2016). Il s’établit ainsi à 650 € les 1 000 litres en moyenne selon le calcul réalisé par Geiten Houderij, une revue spécialisée du secteur. La chute du prix de base a été plus marquée encore, approchant les 49 € (-7 %/2016). L’amélioration de la qualité du lait produit a ainsi permis de limiter l’impact de la chute du prix de base. Ces deux années consécutives de baisse du prix du lait traduisent un alourdissement du marché qui peine à absorber toute la collecte qui a pourtant été relativement stable en 2017 après avoir progressé de plus de 30 millions de litres en 2016. Les surplus, qui sont écoulés à l’export en tant que matière première, sont vendus à des prix alignés sur ceux de la concurrence espagnole.