Aller au contenu principal

Des actions pour limiter les cellules

Le projet Mamovicap a exploré différents leviers d’actions pour limiter les infections mammaires et les cellules somatiques du lait. Génétique, repérage des infections chroniques, analyse de la traite, entretien et réglage de la machine à traire sont des pistes prometteuses pour limiter les cellules.

Des actions pour limiter les cellules © D. Hardy
Des actions pour limiter les cellules
© D. Hardy

Les concentrations cellulaires dans le lait ont fortement augmenté ces quinze dernières années, pénalisant d’autant les feuilles de paye des éleveurs caprins livreurs de lait. Pour tenter de limiter les infections mammaires et les cellules somatiques du lait, l’UMT Santé des petits ruminants, aidé de nombreux partenaires, a mené de 2013 à 2016 un projet de recherche multidisciplinaire et multi-espèce appelé Mamovicap. « Le fait de travailler sur les ovins et les caprins laitiers nous a permis de comparer les pathologies et de nous conforter sur certains points comme l’intérêt d’intégrer les cellules dans les objectifs de sélection génétique », apprécie Renée de Cremoux de l’Institut de l’Élevage qui a porté le projet.

Mamovicap a permis d’avancer sur la connaissance de la physiologie de la mamelle des animaux. Il a par exemple permis de montrer que de nombreuses mamelles présentaient un déséquilibre fonctionnel (différences dans l’éjection du lait entre les deux côtés) alors qu’elles semblaient morphologiquement homogènes et équilibrées. Les déséquilibres fonctionnels pourraient être liés à l’animal ou aux conditions de traite comme le fait que les faisceaux puissent être mal positionnés et tirer sur les mamelles. Ces déséquilibres et ces mauvais positionnements, qui peuvent engendrer des problèmes d’écoulement du lait, peuvent être révélés lors des visites de traite à l’aide du Vadia.

Diminuer les concentrations cellulaires est long et complexe car multifactoriel. Il ne faut cependant pas baisser les bras et, en termes de prévention au cours de la traite, bien se concentrer sur les interactions entre la mamelle, le trayeur et la machine à traire. Première action : alloter et faire des ordres de traite pour laisser les animaux aux mamelles les plus saines (les primipares notamment) passer en premier. Les cellules traduisent une infection et ces infections peuvent se transmettre par la machine à traire. L’idéal pour repérer les mamelles infectées reste l’analyse des résultats obtenus lors du contrôle laitier mais on sait aussi que la présence de lésions signe des infections chroniques, le plus souvent associées à des concentrations cellulaires élevées. La réforme des animaux concernés est un impératif. Avec des réformes ciblées et davantage d’animaux sains, les concentrations cellulaires peuvent s’améliorer progressivement.

Attention aussi à ne pas trop agresser les mamelles pendant la traite. « Certains éleveurs continuent de masser les mamelles, d’appuyer sur la griffe pour réaliser un égouttage ou, pire encore, reposent les faisceaux ce qui induit de la surtraite » s’étonne Renée de Cremoux. Grâce aux visites de traite avec le Vadia, chacun pourra désormais visualiser les conséquences de ces pratiques agressives sur les fluctuations de vide.

Grâce notamment au soutien financier de l’Anicap, les travaux de recherche et de développement se poursuivent pour continuer d’explorer les liens entre la traite et les cellules. Les chercheurs et ingénieurs espèrent par exemple pouvoir fournir des recommandations plus adaptées sur les diamètres ou les débits des lactoducs.

Toujours en termes de prévention, l’intégration du critère cellules dans la sélection génétique permet aussi de travailler sur le long terme sur la résistance aux mammites mais aussi sur la conformation de la mamelle. A court, moyen et long termes, des outils s’offrent aux éleveurs pour améliorer pas à pas les résultats de concentrations cellulaires de leurs troupeaux.

Le site www.idele.fr recense les principaux résultats de Mamovicap obtenus en filière caprine et ovine

Alloter, reformer, traire en douceur et entretenir sa machine

Les plus lus

<em class="placeholder">Benoit et Remy Simiand au milieu des chevreaux
</em>
« Nous engraissons 20 000 à 25 000 chevreaux chaque année »
Dans la Drôme, Rémy et Benoît Simiand engraissent les chevreaux d’une centaine d’éleveurs. Les chevreaux partent à l’abattoir…
Paysage avec la ferme de Toutes Aures
Dans les yeux d’Amélie : «  J’ai enfin trouvé une ferme pour installer mon élevage de chèvres  ! »
Ça y est, je me lance en élevage caprin ! Car, après plus de deux ans de recherche, j’ai enfin trouvé une ferme pour m’installer…
<em class="placeholder">Lisa et Valentin Chamot</em>
« En Haute-Savoie, nous nous sommes spécialisés en raclette et yaourts au lait de chèvre »
Lisa et Valentin Chamot vendent uniquement du fromage à racler et des yaourts en circuit long. Des produits originaux qui les…
<em class="placeholder">Des chèvres utilisent des brosses pour leur bien-être.</em>
Que faire pour que vos chèvres aillent bien ?
Lors de rencontres dans le Rhône et l'Ardèche, cinq pistes d’action ont été proposées aux éleveurs caprins pour assurer la…
<em class="placeholder">Deux éleveuses posent au milieu des chèvres pour l&#039;affiche de Capr&#039;Inov 2025</em>
« Nous avons posé pour l’affiche de Capr’Inov 2025 »
Émilie Géron et Léa Dupont sont les égéries de Capr’Inov 2025. L’une est éleveuse de 160 chèvres et l’autre élève 190…
Une personne distribue du foin aux chèvres
En Centre-Val de Loire, une formation de deux mois pour devenir salarié en élevage laitier
La chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire propose une formation intensive de deux mois pour devenir salarié en élevage laitier,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre