L'astuce de Bertrand Bluet, chambre d’agriculture de l’Indre
« De l’enrubannage dans la ration des chèvres "
"Avant toute chose, il faut s’interroger sur la qualité de l’enrubannage qui peut être variable tant sur sa matière sèche que sur sa valeur alimentaire ou son état de conservation. Les conditions d’utilisation varieront énormément en fonction de ces paramètres. Ainsi, des analyses régulières sont fortement recommandées. Pour autant quelques règles générales peuvent être retenues. Il faut introduire l’enrubannage progressivement, pas plus de 200 à 300 g/j/chèvre au début, en préférant le distribuer après un fourrage plus grossier bien consommé.
"Rationner l’enrubannage de bonne qualité"
La complémentation doit être adaptée au fur et à mesure. Par exemple, la substitution d’un kilo de matière sèche de foin à 0,65 UFL par de l’enrubannage à 0,85 UFL doit donner lieu à une baisse de 200 à 300 g de concentrés pour prendre en compte l’augmentation de la valeur de la ration fourragère et la probable hausse d’ingestion globale.
Pas de refus sur la litière
Si l’enrubannage est de bonne valeur alimentaire, son rationnement est indispensable. Pour autant il peut être incorporé à des niveaux très variables (de 0,5 à 2 kg de MS) en fonction du reste de la ration et des besoins des animaux. Il faut piloter la quantité distribuée en fonction des refus, de la production laitière et du comportement des animaux. En pratique, on tolérera peu de refus en s’assurant d’une consommation minimum (0,4 kg) de fourrage plus fibreux par ailleurs. La botte doit être entièrement consommée en deux à trois jours selon la matière sèche et la température extérieure en écartant les bottes présentant des traces de moisies. Dans tous les cas il faut surveiller son évolution après ouverture. D’autre part, les refus doivent être impérativement évacués et ne pas être mis en litière pour limiter les risques sanitaires. »