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Ils cultivent de la luzerne pour leurs chèvres

Les chèvres adorent la luzerne. Cultivée pure ou en association, elle apporte de précieuses protéines dans la ration. Trois témoignages d’éleveurs convaincus.

Luzerne
Les chèvres adorent la luzerne. Cultivée pure ou en association, elle apporte de précieuses protéines dans la ration.
© D. Hardy

« En bio, la luzerne est la base de la rotation »

Hans-Joachim Haun, fromager fermier dans la Drôme

« En bio dans la Drôme, la luzerne est la base des rotations. Nous avons un sol calcaire parfaitement adapté. Nous sommes dans les montagnes sèches, entre 450 et 600 mètres d’altitude et ces conditions sont bien adaptées pour la culture des luzernes. Nous les récoltons en foin avec une première coupe début mai. Il faut intervenir suffisamment tôt pour éviter les attaques d’insectes. Si on attend trop, les feuilles sont trouées. Or, c’est dans les feuilles que se trouve toute la richesse des luzernes. Cette année, nous avons trouvé des créneaux pour faire du foin (on ne peut pas faire d’enrubannage en AOP Picodon). De mai à novembre, nous gardons le troupeau de 55 chèvres dans les bois et les landes. Avant de revenir à la chèvrerie, nous repassons toujours par les regains de luzerne. Maintenant, à cause des maladies, nous utilisons davantage les prairies multi-espèces avec de la luzerne mais aussi de la minette, du lotier et des graminées telles que dactyle et ray-grass. Ces mélanges sont plus appétant et plus digestes pour les chèvres et les graminées profitent de l’azote apporté par les légumineuses. Dans les deuxième et troisième coupes, la luzerne est toujours prépondérante par rapport aux autres espèces du mélange. Sauf en année particulièrement humide comme 2024. »

Hans-Joachim Haun, fromager fermier dans la Drôme

« Les légumineuses pour faire du lait »

Thibaut Gourinel, fromager fermier en Indre-et-Loire

« J’ai 150 chèvres en lactation et 50 hectares de terres. À part 12 hectares de céréales, je ne cultive qu’un mélange de trèfle et de luzerne. J’ai des terres séchantes où la légumineuse s’implante bien. Les chèvres adorent pâturer les légumineuses et c’est un fourrage qui permet de faire du lait, environ 880 litres par chèvre et par an chez moi. La première coupe se fait en enrubanné et j’alterne ensuite pâturage et fauche pour faire du foin. Cette année, avec une première coupe le 3 juin, j’ai un mois et demi de retard sur la récolte ! Début juin, la légumineuse était haute mais, comme il n’y a pas eu de fortes températures, elle n’était pas encore en fleurs. La qualité devrait donc être maintenue contrairement aux graminées qui étaient déjà épiées et avaient perdu de la valeur à cette période. Le séchage des légumineuses est plus long et il faut une plus longue période de beau temps pour parvenir à faire du bon foin. »

Thibaut Gourinel, fromager fermier en Indre-et-Loire

« Je mets de la chaux pour permettre sa culture »

Anthony Lorioux, livreur et fromager fermier en Aveyron

« Je suis l’un des rares de ma région du Ségala à faire de la luzerne. À cause des terres acides, j’apporte environ 500 kilos de carbonate de calcium par hectare, en même temps que du souffre et de la magnésie. L’entreprise me le facture 97 euros par hectare rendu racine. Sur mes 58 hectares, j’ai environ 15 hectares de luzerne pure et 15 hectares de prairies multi-espèces à base de luzerne, trèfle, fétuque et ray-grass anglais. Mes 350 chèvres y pâturent en tournant dynamique de début mars jusqu’à la fin juin puis de fin-septembre à mi-novembre environ en alternance avec la fauche. Même si je peux faire pâturer un peu la luzerne, je les garde surtout pour la fauche. Normalement, j’enrubanne la première coupe début mai mais, cette année, on a un mois de retard. Par contre, avec toutes les réserves d’eau qu’il y a dans le sol, j’espère que les luzernes pourront bien pousser cet été même s’il fait chaud. »

Anthony Lorioux, livreur et fromager fermier en Aveyron

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