[Conseil terrain]
Caev, prévenir la transmission en élevage caprin
Le Caev, ou virus de l’arthrite encéphalite caprine, est une maladie présente dans la grande majorité des troupeaux caprins. Des solutions existent pour prévenir son introduction et limiter la transmission. Conseils avec Nicolas Ehrhardt du GDS Poitou-Charentes et animateur de l'Omacap.
Le Caev, ou virus de l’arthrite encéphalite caprine, est une maladie présente dans la grande majorité des troupeaux caprins. Des solutions existent pour prévenir son introduction et limiter la transmission. Conseils avec Nicolas Ehrhardt du GDS Poitou-Charentes et animateur de l'Omacap.
« Le Caev, ou virus de l’arthrite encéphalite caprine, est une maladie présente dans la grande majorité des troupeaux caprins. Elle s’exprime par un élargissement des articulations, notamment des carpes d’où l’appellation gros genoux. La prolifération des tissus péri-articulaires gêne les animaux et handicape leur mobilité. Le virus atteint aussi les tissus mammaires, et plus rarement les poumons ou le système nerveux.
L’élargissement des articulations peut être difficile à détecter car son évolution est souvent très lente, et au niveau mammaire il est compliqué de le distinguer des infections bactériennes provoquant des indurations locales, mamelles déséquilibrées, diminution de production…
Les voies d’introduction sont principalement l’arrivée de nouveaux caprins, ou les contacts avec des ovins infectés. Pour conserver un statut indemne, ou éviter l’introduction de souches virales plus pathogènes lors d’achats d’animaux, il faut demander une attestation officielle au vendeur, ou à défaut faire des analyses sur les nouveaux arrivants.
Il est indispensable de contrôler le thermiseur avant les mises bas
Au sein d’un troupeau, la voie de diffusion principale est le colostrum et le lait chez les jeunes, puis la voie respiratoire entre adultes. Pour éviter de contaminer les chevrettes et jeunes boucs, il faut les isoler à la naissance, et d’autre part isoler et réformer autant que possible les animaux en phase clinique.
La thermisation du colostrum, à condition qu’elle soit bien réalisée (56°C pendant une heure), permet de détruire le virus. Elle est particulièrement recommandée lors de distribution de colostrums ou laits de mélange. Attention, au-delà de 60°C, il y a un risque de détruire les anticorps. Il est nécessaire de retirer le colostrum du thermiseur dès la fin du cycle, voire de le refroidir si la baisse de température est trop lente.
Les autres voies de transmission (machine à traire, aérosols, injections,...) sont plus difficiles à gérer, mais la contamination par ces voies est plus tardive, donc moins préjudiciable.
Pour les animaux infectés, il faut contrôler les facteurs favorisant l’expression clinique du CAEV, notamment en limitant la sollicitation mécanique des articulations (faciliter l’accès à la salle de traite, parer régulièrement les onglons...) ou de la mamelle (contrôler et entretenir régulièrement le matériel de traite, éviter la surtraite...) »