« 74 % de fertilité pour nos chèvres à l'IA avec le programme éponge et effet bouc »
Réduire l’utilisation d’hormones dans le programme de mise à la reproduction des chèvres est possible, à condition de bien préparer ses animaux. C’est ce qu’a fait Stéphane Faidy, éleveur à Saint-Martin-de-Saint Maixent dans les Deux-Sèvres, avec de très bons taux de fertilité à l’insémination artificielle.
Réduire l’utilisation d’hormones dans le programme de mise à la reproduction des chèvres est possible, à condition de bien préparer ses animaux. C’est ce qu’a fait Stéphane Faidy, éleveur à Saint-Martin-de-Saint Maixent dans les Deux-Sèvres, avec de très bons taux de fertilité à l’insémination artificielle.
À l’EARL de Charchenay dans les Deux-Sèvres, Stéphane Faidy a modifié il y a trois ans le programme de mise à la reproduction des 290 chèvres de l’élevage. « Auparavant, nous pratiquions le programme dit “hormonal de synchronisation”, avec pose d’éponges et injections d’hormones pour la préparation à l’insémination, explique l’éleveur. Nous sommes dans une démarche d’agriculture raisonnée, l’exploitation est certifiée HVE, et éthiquement, j’étais gêné par le mode de production de la PMSG*. Je cherchais à limiter l’utilisation d’hormones. Notre coopérative d’insémination proposait une formation sur le programme “éponge et effet bouc”, que nous avons suivie, mon salarié et moi. »
L'année 2023 est la troisième campagne d’application du nouveau programme, et tout se passe bien sur l’élevage. L’ensemble du troupeau est désaisonné. 110 à 120 chèvres sont inséminées chaque année, 145 sont en lactation longue, et les autres chèvres ainsi que les chevrettes sont en lutte naturelle. « La première année, j’ai testé sur la moitié des chèvres à l’IA, et les résultats des deux protocoles ont été identiques : 72 % de fertilité. La deuxième année, toutes les chèvres inséminées étaient en protocole “éponge et effet bouc”, avec 74 % de réussite. »
Rigueur sur le programme lumineux
Concrètement, Stéphane Faidy applique à tous les animaux (chèvres, boucs et chevrettes) un programme lumineux de 90 jours longs à partir de novembre (lumière de 5h30 à 22h30), suivis de 67 jours courts. 11 jours avant la fin des jours courts, il pose les éponges de progestagène. En parallèle, six chèvres de réforme sont mises avec les boucs pour assurer leur réveil sexuel quelques jours avant de rejoindre les lots d’IA. Au bout des 11 jours, les éponges sont retirées et les boucs vasectomisés intègrent les lots de 70 chèvres pour deux jours, avec un bouc pour 10 à 15 chèvres. « Je les fais tourner le premier soir et au bout de 24h pour qu’ils se reposent et gardent leur dynamique. Pendant ces deux jours, j’observe mes chèvres pour bien détecter celles qui sont en chaleur. La première année, j’ai utilisé des crayons marqueurs, mais n’ai pas été convaincu. »
Le jour de l’IA, les boucs sont enlevés des lots ainsi que les chèvres qui ne sont pas en chaleur (une sur 115 en 2023). « À 21 jours, je remets un bouc par lot de 70 pour les retours, pendant 10 jours au maximum. Les échographies ont lieu à deux mois de gestation pour valider les chèvres pleines, dénombrer les fœtus, déterminer si la gestation est issue de l’IA ou du retour, et potentiellement sexer les chevreaux. »
14 boucs vasectomisés
« En matière d’organisation, je préfère m’occuper des boucs que faire les injections de PMSG, affirme Stéphane Faidy. Il faut être au minimum deux, être rigoureux sur les horaires, la dilution… C’est un travail que je ne pouvais pas déléguer et très contraignant que nous n’avons plus. »
Ce protocole demande d’élever un nombre important de boucs. Chez Stéphane Faidy, 10 boucs entiers pour les chevrettes et les retours, et 14 boucs vasectomisés pour l’effet bouc. « Les deux premières années, nous avons utilisé des tabliers. Le programme fonctionnant bien, nous avons décidé de les vasectomiser », conclut-il.
Un nouveau site pour le groupe de reproduction caprine
L’organisation et la réussite de la reproduction conditionnent la production laitière (prévision et étalement de la production), l’avenir du troupeau (chevrettes de renouvellement), l’efficacité technico-économique de l’élevage et se répercutent sur la mise en place du travail. Cette réussite passe tout d’abord par une bonne gestion de la stratégie de reproduction, via l’application très rigoureuse de programmes de préparation (groupage par effet bouc, synchronisation des chaleurs, désaisonnement…), adaptés aux objectifs de l’éleveur.
Que ce soit en saillie naturelle ou à l’IA, mais également pour les retours en saillie naturelle, plusieurs étapes sont essentielles. Retrouvez l’ensemble des fiches détaillant ces programmes sur idele.fr/grc/. N’hésitez pas à faire appel à votre conseiller du contrôle laitier et à votre inséminateur pour vous accompagner.