« 250 chèvres traites en 45 minutes avec le roto »
Le Gaec La Jonquière a acquis en juin 2022 une salle de traite rotative. Choix du matériel, difficultés rencontrées. Point sur leur installation.
Le Gaec La Jonquière a acquis en juin 2022 une salle de traite rotative. Choix du matériel, difficultés rencontrées. Point sur leur installation.
Le Gaec La Jonquière, situé à Trélans (Lozère), au cœur du parc naturel régional de l’Aubrac, est une exploitation familiale tournée historiquement vers l’élevage bovin allaitant. Mais lorsque Alexis Cabirou – 20 ans, la cinquième génération – s’installe en avril 2020, il décide de se positionner également sur l’élevage caprin. « Je souhaitais diversifier l’exploitation afin de sécuriser le revenu. Lors d’une expérience professionnelle antérieure, j’avais entendu qu’une laiterie cherchait de nouveaux producteurs caprins, car il y avait un important besoin de lait l’hiver. Et puis, la chèvre, c’est vraiment un animal sympa », explique Alexis Cabirou.
Un nouveau bâtiment, d’une superficie de 2300 m2, voit le jour. Les premières chèvres, âgées de cinq mois, arrivent en février 2022. Il a également fallu acquérir du matériel de traite : le jeune éleveur a opté pour une plateforme rotative de type Albouy (48 places) et une machine à traire GEA développée par la marque allemande et distribuée par l’entreprise CBO. « C’est une plateforme que j’avais déjà vue dans d’autres exploitations », souligne-t-il. Et qui lui convenait. Car entre la conception du bâtiment et le choix de ce matériel de traite, rien n'a été laissé au hasard.
Veiller au confort du trayeur
Il faut dire que la traite est un travail particulièrement répétitif : c’est tous les jours, à 7h30 et 18h ! Il fallait donc veiller au confort de l’opérateur. « L’objectif, c’était de pouvoir travailler seul. Mon père est maire de la commune, j’ai moi-même des responsabilités (secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de Lozère, NDLR), et mon oncle va partir à la retraite. Il fallait aussi que le matériel soit simple d’utilisation. Pour toutes les personnes devant travailler sur l’exploitation, il faut que la traite soit un plaisir et non une contrainte. »
Le principe est effectivement assez simple : l’opérateur, lui, reste à un poste fixe. Le pupitre de commande permet de régler la ration ou encore de varier le sens ou la vitesse de rotation de la plateforme. Laquelle est par ailleurs dotée de vidéos de surveillance. S’il y a un problème, l’opérateur sera averti, que ce soit avec les images ou les différents capteurs présents sur l’équipement.
La chèvre, elle, n’a qu’à monter sur le quai de traite. Elle est placée perpendiculairement au quai. L’opérateur ne doit alors brancher que le faisceau. « On a choisi une hauteur de quai de 1,20 mètre. Les plus grands, ça leur va. Les plus petits montent sur une estrade et ils sont à la bonne hauteur par rapport au poste de commande », explique Alexis Cabirou. La plateforme tourne. Et hop, suivante !
Des réglages à faire
Le faisceau se décroche automatiquement lorsque deux électrodes détectent que le lait ne coule plus dans le visoflow. Ces derniers se mettent alors sur le côté pour que l’animal puisse sortir. La chèvre fait d’ailleurs un tour supplémentaire en cas de non fin de traite. « Il est également possible de ne traire la chèvre que d’un côté (dans le cas d’une mammite par exemple, NDLR). Il faut alors activer un coulisseau qui se trouve autour du gobelet. » Une option qui permet aussi de ne pas aspirer d’air ou des saletés. « Sur d’autres machines, nous aurions dû mettre un bouchon », précise-t-il.
Le quai de traite rotatif fonctionne depuis le 10 septembre 2022. Et force est de constater que le bilan des premiers mois est positif : « Ce roto est assez pratique. Je branche, les chèvres montent sur le quai, je pousse. Je reste à ma place, tout se fait automatiquement, je ne fais quasiment aucun pas. » La promesse d’une cadence rapide est au rendez-vous. « Je peux traire entre 300 et 400 chèvres à l’heure. C’est une machine qui dépote. »
Aujourd’hui, le cheptel compte 250 chèvres à la traite et celle-ci dure 45 minutes. L’objectif est d’atteindre les 450 animaux.
« On était auparavant dans le bovin viande, il nous faut trouver une nouvelle organisation. Mais au niveau de ce roto, nous n’avons rien à dire. On a forcément des réglages à faire, nous n’avons eu aucune panne depuis le début. Les pièces sont facilement démontables pour les nettoyer. Là où je perds du temps à la traite, c’est lorsque je vais chercher mes lots. J’en ai quatre. Je ne veux pas mélanger mes bêtes. Ce n’est pas une contrainte, c’est un choix personnel », conclut-il.