« Le changement climatique m'interroge sur l'avenir des cultures de printemps dans mon assolement »
Plus de la moitié de la sole de Benjamin Janssen, agriculteur à Quaëdypre dans le Nord, est composée de cultures de printemps (pommes de terre, lin, betteraves et pois de conserve). Après l’été caniculaire, il s’interroge sur son assolement futur. Témoignage.
Plus de la moitié de la sole de Benjamin Janssen, agriculteur à Quaëdypre dans le Nord, est composée de cultures de printemps (pommes de terre, lin, betteraves et pois de conserve). Après l’été caniculaire, il s’interroge sur son assolement futur. Témoignage.
« Cette campagne va marquer les esprits tant au niveau du climat que des hausses de charges. En betteraves, mes rendements sont plutôt corrects. En pommes de terre, au fil des prélèvements, on s’est rendu compte que la végétation souffrait des fortes températures et du manque d’eau. J’évite la catastrophe avec des rendements situés entre 35 et 38 tonnes/hectare.
Dans mon secteur, je n’ai pas la possibilité d’irriguer, la nappe est trop profonde et il n’y a pas de cours d’eau à proximité. Il faudrait une réflexion à l’échelle du territoire car en hiver des terres sont régulièrement inondées à cause des excès de pluie. Une année comme 2022 pose question : dans un coin de ma tête, je m’interroge sur mon assolement futur.
La pomme de terre est une culture historique sur l’exploitation, je ne me vois pas arrêter. D’autant que j’ai investi récemment dans un bâtiment de stockage ventilé. Je considère que tout le monde doit jouer le jeu, notamment les industriels qui doivent prendre en compte le risque pris par les producteurs à travers une revalorisation des contrats.
L’an prochain, je vais rester sur un assolement similaire mais en baissant un peu la surface en lin. Je me laisse encore deux ou trois ans pour voir si la situation reste compliquée pour mes cultures de printemps et apporter des changements si nécessaire. »