Un concours Limousin au cœur de Limoges pour aller à la rencontre du consommateur

Il est parfois bon de prêcher la bonne parole pour vulgariser son métier, ses pratiques et son produit dans son propre berceau. C’est ce qu’ont fait les éleveurs Limousins en investissant le centre-ville de Limoges les 17, 18 et 19 septembre, le temps d’un week-end à rallonge.

Publié le 20 septembre 2021 - Par

C’est en 1886 qu’avait été organisé le premier concours National de la race Limousine. Il avait eu lieu sur le champ de juillet en plein cœur de Limoges dans un parc surplombant la gare, un bâtiment désormais classé, construit à la fin du XIX° siècle. 135 ans plus tard, les responsables de l’OS France Limousin Sélection ont choisi d’investir le même lieu. Une édition d’abord marquée par les retrouvailles entre éleveurs, heureux de pouvoir enfin se retrouver après ce trop long intermède lié au covid. Les représentants de quelques 150 élevages venus de 23 départements ont donc fêté ces retrouvailles autour de 450 bovins. Haute-Vienne, Corrèze et Creuse étaient largement en tête tant pour le nombre d’élevages que celui d’animaux engagés.

Foule nombreuse dans l’après-midi

Clairsemée les matins, la foule était nombreuse en cours d’après-midi, même si les contraintes du pass sanitaire et les premiers frimas annonciateurs de l’automne ont probablement légèrement restreint le nombre de visiteurs. Ces concours en centre-ville sont d’abord analysés comme l’occasion d’aller à la rencontre de citadins qui sont autant de consommateurs. « Quand c’est possible côté organisation et même si cela complique le stationnement des voitures et des bétaillères, il est important d’organiser nos concours dans le centre-ville. L’impact médiatique est plus important. Nous l’avons vérifié lors de précédentes éditions organisées à Périgueux, Brive et surtout Nancy. Notre volonté est d’aller au-devant du consommateur pour vulgariser notre métier, nos pratiques et notre produit. » souligne Jean-Marc Alibert, Président de France Limousin Sélection. Même si un quart d’heure de voiture suffit pour quitter le cœur de la principale métropole du Limousin et se retrouver dans le bocage, bien des limougeauds ne connaissent rien ou du moins pas grand-chose de l’élevage bovin. « Le fait d’avoir vu des enfants s’émerveiller devant nos animaux avec leurs grands yeux ravis est à la fois magnifique et réconfortant. » analyse Jean-Marc Alibert. « Transmettre la passion » était d’ailleurs l’une des thématiques retenues pour ce concours. « De quoi susciter peut-être de futures vocations. On va avoir besoin de jeunes dans nos fermes ! »

Se recentrer sur les fondamentaux

Tout au long du classement, les six juges opérant en binômes ont mis en avant la finesse, les épaisseurs et ont souvent reconnu avoir laissé parler leur cœur au moment de l’attribution des prix d’honneur et des challenges de l’espérance. La flambée des prix des rations n’a pas pour autant freiné le niveau de préparation des animaux, lesquels étaient pour la plupart très (trop ?) en état. Côté morphologie, la tendance semble à se recentrer de plus en plus sur les fondamentaux morphologique de la Limousine en cherchant davantage les épaisseurs que les hauteurs avec un meilleur compromis entre le développement musculaire et squelettique, associée à une bonne finesse d’os, de grosses ouvertures de bassin et une bonne rectitude et épaisseur du dessus. C’est du moins ce qui a été égrené par les juges tout au long de leurs commentaires sur les têtes de classement. L’an prochain le National Limousin sera organisé dans le cadre des quatre jours du Mans, la grande foire exposition de la capitale de la Sarthe.