Quel message souhaitez-vous porter pour votre mandat de président de l’organisme de sélection de la race Blonde d’Aquitaine ?
Pierre Burgan - Il est nécessaire de mieux nous investir dans la structure au niveau de l’accompagnement technique des éleveurs. Nous observons depuis quelques années que les résultats sur l’intervalle vêlage-vêlage et la mortalité des veaux entre zéro et trois jours se dégradent. Le revenu des éleveurs en est impacté et il faut absolument inverser cette tendance. Cela est largement possible grâce au choix des animaux et à la technique.
Où en est le projet Blonde avenir viande ?
P. B. - Nous avons, au titre de l’Association des éleveurs de Blonde d’Aquitaine, engagé ce programme pour faire un état des lieux de l’image de la race auprès des éleveurs, des bouchers et des consommateurs. Plusieurs centaines de personnes pour chacune de ces trois catégories, dont une partie ne travaille pas avec notre race, ont été interrogées. Il en ressort que la Blonde possède un énorme atout : la tendreté de sa viande. Il faut la mettre en avant pour nous rapprocher des consommateurs. En second point, se dégagent l’origine française de la Blonde et le terroir, qui cristallisent une attente forte de l’aval. Nous allons maintenant définir des pistes d’action, puis structurer notre communication.
Quelles sont les orientations génétiques de la race actuellement ?
P. B. - La Blonde est une race mixte adaptée à tous les territoires de France, des zones de montagne aux prairies de plaine. C’est une race « jeune », créée par la fusion de plusieurs rameaux. Depuis sept à huit ans, nous sommes en chemin vers une homogénéisation de la race. La Blonde doit conserver ses caractéristiques de longueurs, de bassin et de finesse associées à un bon développement musculaire. Il faut en effet coller aux impératifs économiques, mais sans aller vers un excès de format et de quantité de viande. D’autre part, vu la taille des troupeaux aujourd’hui, retrouver un peu de rusticité permettra de maîtriser le temps de travail de surveillance pour les éleveurs.
Après une énorme progression numérique des années 1990 à 2010, l’effectif national de la race se stabilise dans le Grand Ouest et le Sud-Ouest. Il progresse actuellement dans le Nord et l’Est de la France.
Comment se passe l’application du nouveau règlement zootechnique européen en race Blonde ?
. B. - Nous pensons avoir réussi à conserver un seul organisme de sélection pour la race, ce qui est de bon augure pour le long terme. Nous ne sommes qu’au début de la mise en application de ce nouveau règlement qui impliquera notamment que le coût de l’indexation actuellement pris en charge par l’État sera dorénavant en grande partie supporté par les éleveurs.
La Blonde d’Aquitaine fait l’affiche du Sommet de l’élevage 2019. Quel sera le programme ?
P. B. - Ce sera un moment important pour notre race. Il s’agit de faire valoir les qualités de la Blonde d’Aquitaine aux yeux des quelque 80 délégations étrangères qui visitent le Sommet de l’élevage chaque année. Nous montrerons son intérêt en race pure et en croisement. En plus des 400 animaux de concours, nous exposerons des animaux gras issus de fermes de Rhône-Alpes Auvergne travaillant en filière locale ainsi qu’un lot de jeunes bovins, catégorie très appréciée par les engraissements français et italiens. Nous participerons enfin comme toute la filière à faire comprendre à la société que les éleveurs proposent un produit de grande qualité, qu’ils sont des gens responsables et garants des territoires.
Mettre en valeur le travail des éleveurs de la France entière