« Nous souhaitons que notre biométhane soit très vite mieux valorisé »
Alain Caillaud est cogérant du Gaec La touche neuve et président de Gazteam énergie à Combrand, dans les Deux-Sèvres. La facture d’électricité de l’installation de méthanisation va exploser en 2023, et un signal fort du gouvernement est attendu.
Alain Caillaud est cogérant du Gaec La touche neuve et président de Gazteam énergie à Combrand, dans les Deux-Sèvres. La facture d’électricité de l’installation de méthanisation va exploser en 2023, et un signal fort du gouvernement est attendu.
« Gazteam énergie, installation de méthanisation en voie sèche, fonctionne depuis maintenant trois ans. Nous produisons assez largement au-dessus de la puissance nominale, qui est de 320 Nm3/heure de biométhane injectés directement dans le réseau de transport du gaz. Aujourd’hui, nous avons intérêt à produire plus, car le surplus par rapport au volume contractualisé est repris à un tarif indexé sur le prix du gaz fossile. Mais nous restons sur notre planning, qui est établi avec nos élevages partenaires - une vingtaine d’exploitations en élevage allaitant.
Notre structure est calibrée pour ce niveau de production, et il n’est pas à l’ordre du jour de se lancer dans des investissements supplémentaires. Nous espérons que notre gaz va être très vite valorisé plus convenablement, car notre facture d’électricité va exploser en 2023. Nous entendons de belles phrases d’annonce sur le soutien au développement de la filière biométhane, mais pour l’instant il n’y a rien de concret. Il y a pourtant du potentiel. Mais il faut un signal fort du gouvernement.
Nous sommes huit associés (issus de deux Gaec et d’une EARL), élevant un total de 600 vaches allaitantes environ – des charolaises et des blondes d’Aquitaine. La méthanisation nous a apporté ce que nous en attendions : la pérennisation de nos exploitations. Nos élevages apporteurs aussi ont trouvé l’intérêt attendu dans ce projet : ils ont des besoins en volumes de stockage des effluents réduits, et participent à la production d’une énergie renouvelable. Et la flambée du prix des engrais minéraux incite à valoriser encore mieux les digestats. Par exemple, certains ont épandu du digestat liquide en premier apport sur céréales cette année pour la première fois.
Nous n’avons pas rencontré d’opposition au projet. Nous avions cofinancé des zones de dépassement sur la route communale qui serait le plus susceptible de bloquer avec la circulation des camions. Nous sommes entrés dans une démarche d’homologation de nos digestats. À l’issue de la démarche, ils seront qualifiés 'amendements organiques', sortiront de statut de 'déchets' et pourront être commercialisés. »