Les systèmes avec maïs plus consommateurs de carburant
Une étude conduite dans des élevages bovins viande du bassin charolais a permis de mettre en évidence l’impact des pratiques et du parcellaire sur les consommations de carburant.

Dans le cadre du Casdar Salenpro (Systèmes allaitants - environnement et production), « nous avons mené une étude avec pour objectif de mettre en évidence les impacts des pratiques fourragères et les caractéristiques du parcellaire sur la consommation de carburant, afin d’identifier des leviers et de quantifier les marges de progrès possibles en vue de réduire les impacts environnementaux, tout en maintenant les performances de production en élevage bovins viande », a expliqué Jean Devun de l’Institut de l’élevage, lors des journées Rencontres Recherche Ruminants de décembre.
Ce travail a été entrepris à partir d’exploitations allaitantes des réseaux de l’Inra et de l’Institut de l’élevage – chambres d’agriculture du bassin charolais. « La démarche visait à établir un modèle de prédiction de la quantité de carburant utilisée, en partant de l’hypothèse que cette consommation dépendait principalement du nombre d’hectares de cultures fourragères (maïs ensilage), du nombre d’hectares de cultures de ventes, du nombre d’hectares d’herbe récoltée en première et deuxième coupes, de son mode de récolte et de distribution. » Les données ont été recueillies au sein de 171 exploitations spécialisées bovins viande avec plus ou moins de cultures, 51 ont fait l’objet d’enquêtes complémentaires sur le parcellaire. Un des objectifs de ces enquêtes a été de caractériser le parcellaire en prenant en compte l’éclatement et la dispersion, mais aussi la diversité des situations vis-à-vis, par exemple, du broyage de haies, de façon à en évaluer les conséquences sur les consommations de carburant.
Une majoration de 13 % avec un parcellaire éclaté
« Cette analyse fait apparaître l’influence très significative des pratiques fourragères sur les consommations de carburant. Deux classes de consommation de carburant ont été définies en fonction du système fourrager : avec ou sans maïs ensilage. Les exploitations avec ensilage de maïs sont les plus consommatrices. Les enquêtes complémentaires ont montré d’autre part que les caractéristiques du parcellaire jouent également un rôle. Ainsi, les exploitations au parcellaire regroupé voient leur utilisation de carburant minorée d’environ 11 %. À l’inverse, celles au parcellaire éclaté ou dispersé ont des consommations majorées d’environ 13 % », poursuit Jean Devun. Elles ont aussi permis d’estimer les temps et les consommations de carburant consacrés au broyat de haies qui prend en moyenne 45 minutes et demande 8 litres de carburant, par hectare de SAU. D’autres facteurs comme la puissance et la dimension des matériels, les techniques culturales et les types de sols restent à étudier.