« Le robot d’alimentation pour le confort de vie »
Alison Jobard, agricultrice dans l’Aube, s’est équipée en début d’année d’un robot d’alimentation Lely Vector pour nourrir ses 120 vaches laitières. Grâce à cet automate, elle profite davantage de ses trois enfants et de ses week-ends.
Alison Jobard, agricultrice dans l’Aube, s’est équipée en début d’année d’un robot d’alimentation Lely Vector pour nourrir ses 120 vaches laitières. Grâce à cet automate, elle profite davantage de ses trois enfants et de ses week-ends.
L’ambiance dans le bâtiment d’élevage d’Alison Jobard est particulièrement sereine. Les 120 vaches laitières sont d’un grand calme et la distribution de la ration s’effectue sans bruit avec le robot d’alimentation Lely Vector. « Elles sont tellement bien dans la stabulation qu’elles ont parfois du mal à sortir pâturer », sourit l’agricultrice, seule à la tête de l’élevage situé à Soulaines-Dhuys, dans l’Aube, et assistée par Colin, son salarié à temps plein. Alison Jobard s’est installée en 2014 hors cadre familial. Dès décembre 2015, son troupeau de 70 vaches laitières a investi le bâtiment neuf de 120 places, construit à deux kilomètres du corps de ferme historique. Lors de cet emménagement, la salle de traite 2x4 a laissé place à deux robots de traite Lely Astronaut A4. La stabulation des génisses et les tas d’ensilage sont en revanche restés sur l’ancien site.
La fin des contraintes de la distribution quotidienne
Pour la distribution des fourrages, l’agricultrice a démarré avec une remorque mélangeuse Keenan achetée d’occasion. Mais après cinq ans, cette machine était arrivée au bout du rouleau. « J’ai bien réfléchi à la renouveler par une neuve, mais ce type de matériel demande, chez nous, de mobiliser chaque jour, durant deux heures, une personne, un tracteur et le chariot télescopique. J’ai aussi regardé pour une mélangeuse automotrice, mais il se pose encore le souci du temps passé. De surcroît, je ne suis pas à l’aise avec la conduite des engins agricoles. Le robot d’alimentation s’est donc naturellement imposé, car cet outil améliore la qualité de vie en retirant des contraintes quotidiennes. Il me permet de consacrer du temps à mes trois enfants et d’être plus libre le week-end. » L’éleveuse souligne également que l’automatisation de l’alimentation et de la traite permet de développer de nouvelles compétences. Elle a ainsi pu se former à l’insémination artificielle, qu’elle pratique désormais sur ses animaux.
Un gain de 5 kg de lait avec les primipares
Si Alison Jobard a gagné en confort de vie, l’entrée en fonction du robot d’alimentation s’est aussi accompagnée d’une augmentation des performances du troupeau. Les 500 kg de ration consommés en plus chaque jour se sont traduits par un gain moyen de 3 kg de lait par vache et par jour (de 29 à 32 kg). Les premières lactations ont enregistré la plus forte progression avec 5 kg de plus, passant de 24 à 29 kg, tandis que pour les vaches laitières, l’agricultrice estime une augmentation moyenne de 1 kg. « Comme la ration est distribuée à plusieurs reprises dans la journée, elle est toujours fraîche et appétente. L’arrivée du robot a aussi révélé que les primipares devaient auparavant être exposées au phénomène de concurrence à l’auge, alors qu’il y a suffisamment de places. Maintenant qu’elles accèdent plus facilement à la nourriture, elles produisent davantage. » L’agricultrice constate des économies de carburant, car le tracteur ne sert plus à entraîner la remorque mélangeuse. « Après six mois d’utilisation, j’ai gagné l’équivalent d’un mois de fuel. Mais je ne connais pas la consommation d’électricité supplémentaire engendrée par le robot d’alimentation. » Le chariot télescopique tourne en revanche toujours autant, puisqu’il a en charge le remplissage de la cuisine.
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La table d’alimentation scannée toutes les heures
Le Lely Vector partage ses informations avec les deux robots de traite et connaît ainsi automatiquement le nombre d’animaux en lactation. Il suffit de saisir les vaches en préparation au vêlage, afin que le système calcule l’efficacité alimentaire. L’automate prépare à chaque fois un bol de 450 kg avec la ration enregistrée et adapte le nombre de voyages en fonction du nombre d’animaux. Il passe toutes les heures pour repousser la ration sur la table d’alimentation et évite les gaspillages en scannant le volume restant. « Il relance une distribution dès qu’il constate que c’est nécessaire. En période de pâturage, je définis des créneaux durant lesquels le robot ne fonctionne pas, afin d’encourager les vaches à partir dans les prairies. Au printemps, j’ai limité à quatre le nombre de distributions quotidiennes. En ce début juillet, le robot n’intervient plus le soir à partir de 18 heures et jusqu’à 9 heures le lendemain matin. Mais ce n’est pas si simple, car les vaches ont bien intégré le rythme de distribution et rentrent plus tôt ou ont tendance à préférer patienter que la ration arrive dans l’auge plutôt que de sortir pour brouter l’herbe des prairies. J’avais fini par trouver une solution pour les inciter à pâturer et l’arrivée du Vector a tout remis à plat. »
Deux recharges de la cuisine par semaine
Le robot d’alimentation ne dispense pas de tous les travaux relatifs à la distribution des fourrages. Chez Alison Jobard, la cuisine est remplie deux fois par semaine et chaque rechargement, opéré par le salarié, demande deux heures. Le temps passé peut paraître élevé pour désiler des cubes d’ensilage de maïs et d’herbe, mais il s’explique par la distance entre la cuisine et les silos. Comme les tas se trouvent à deux kilomètres sur l’ancien site, le trajet prend du temps. De plus, lorsque le maïs ensilage est très sec, les cubes ne se tiennent pas et il est nécessaire de les emballer avec une bâche, afin qu’ils ne se délitent pas sur la route. Cette situation est temporaire, car l’agricultrice projette de rapatrier une partie des silos près du bâtiment des vaches laitières. La cuisine demande également de l’entretien quotidien à hauteur d’une quinzaine de minutes. « Le grappin assurant le remplissage du bol mélangeur a tendance à faire ébouler les cubes les plus friables, tels que l’ensilage de maïs. Il est alors important de relever le fourrage tombé, afin qu’il soit utilisé en premier et ne s’échauffe pas. » En cas de manque de fourrage grossier, le robot envoie un message sur le smartphone et cesse de fonctionner. En revanche, si un aliment concentré n’est plus disponible, une alerte est bien envoyée, mais la ration est quand même préparée et distribuée.
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En chiffres
2 UTH, dont 1 salarié à temps plein
120 vaches laitières, dont 105 en traite
1 200 000 l de lait à produire en AOC Brie de Meaux
1 robot d’alimentation Lely Vector depuis février 2021
2 robots de traite Lely Astronaut A4 depuis 2015
200 000 € d’investissement pour le robot d’alimentation
Le robot d’alimentation représente un investissement important : 150 000 € de matériels et 50 000 € d’aménagement comprenant les bétons, l’électricité… Avant de signer avec Lely, Alison Jobard a reçu des devis d’autres marques et les montants étaient encore supérieurs, dépassant allégrement les 250 000 €. L’agricultrice a toutefois été épargnée de construire un bâtiment pour abriter la cuisine, car elle a installé l’ensemble sous le hangar de stockage déjà existant. Les silos, le local de chargement accueillant le wagon et son point de recharge, ainsi que la dalle accueillant les différents fourrages composant la ration occupent près de 200 mètres carrés.