« Le mini-rotor central accroît d’un tiers le débit à l’andainage »
Albin Vignard, entrepreneur de travaux agricoles dans la Drôme, utilise un andaineur Krone à double rotor équipé d’une mini-toupie centrale. Cet équipement lui permet notamment de récolter la luzerne avec un bon débit de chantier tout en limitant les pertes de feuilles.
Albin Vignard, entrepreneur de travaux agricoles dans la Drôme, utilise un andaineur Krone à double rotor équipé d’une mini-toupie centrale. Cet équipement lui permet notamment de récolter la luzerne avec un bon débit de chantier tout en limitant les pertes de feuilles.
« J’andaine chaque année entre 600 et 800 hectares de foin et luzerne et il me faut un appareil qui respecte le fourrage. Cette surface est en majeure partie réalisée en prestation et ce que je récolte sur mes terres est destiné à la commercialisation. La qualité du produit obtenu est importante pour les éleveurs, mais aussi pour les marchands qui n’achètent pas de luzerne sans feuille », précise Albin Vignard, entrepreneur de travaux agricoles à Montmeyran dans la Drôme.
Ce chef d’entreprise exploite une centaine d’hectares, dont un tiers en luzerne, un tiers en blé dur et un tiers en production de semences de maïs, tournesol et colza. Il utilise depuis une dizaine d’années un andaineur Krone à double rotor et dépose centrale Swadro TC 760. Cet appareil semi-porté, de 7,60 m d’envergure, est équipé de la petite toupie optionnelle située au centre, derrière l’attelage, qui retourne la bande de matière non travaillée par les deux rotors principaux.
Une option à plus de 5 000 euros HT
« Je suis conscient que les andaineurs à tapis donnent les meilleurs résultats en luzerne. Le souci est leur prix élevé, au moins 90 000 euros, qu’il est difficile de rentabiliser sur la surface que je récolte, à moins d’augmenter le tarif de la prestation. Je crains cependant que les clients n’acceptent pas de voir leur facture doubler pour les travaux d’andainage. » L’appareil d’Albin Vignard, qu’il vient de renouveler pour la campagne 2023, est en effet nettement moins cher. Selon le tarif Krone en vigueur, il vaut 29 360 euros HT avec le réglage manuel de la hauteur de travail, auquel il faut ajouter 5 735 euros HT pour le mini-rotor central optionnel entraîné hydrauliquement.
L’entrepreneur fauche avec un combiné triple de 8,30 m de largeur de travail. Sur cet ensemble, il règle les tôles déflectrices des unités arrière de façon à ramener le fourrage dans l’envergure de l’andaineur. « Comme la mini-toupie centrale retourne la bande coupée par la faucheuse frontale, à l’andainage je passe dans les mêmes traces qu’au fauchage. Cela permet d’augmenter d’un tiers le débit de chantier. » En effet, sans cet équipement, l’entrepreneur ne pourrait regrouper que deux des trois andains formés par la faucheuse triple, afin de remuer toute la luzerne et de la ramener sur la bande sans fourrage laissée entre les groupes de coupe. Il devrait en plus rouler sur la récolte.
La luzerne respectée avec l’andainage central
Albin Vignard apprécie le double rotor à andainage central pour le respect de la luzerne. « Le fourrage parcourt une faible distance, car les rotors mesurent 3,30 mètres de diamètre. Il n’est en plus pas repris par la seconde toupie comme sur un appareil à dépose latérale. Ainsi, les feuilles sont préservées. » La conduite en présence de la mini-toupie demande un peu d’habitude, car il faut ajuster le régime de rotation en fonction de la vitesse d’avancement, qui varie de 6-8 à 10-12 km/h selon le volume de fourrage. « Dans le ray-grass à 6-8 tonnes de matière sèche, je relève le mini-rotor étant donné qu’il n’arrive pas à tout absorber. » Cette toupie centrale demande un entretien régulier et il faut bien faire tous les graisseurs, notamment ceux de la roue folle. En dix ans d’utilisation, l’entrepreneur a dû remplacer une fois les bagues en bronze du parallélogramme la supportant.
La maniabilité est un point positif relevé par Albin Vignard en faveur de son andaineur double. « Il est nettement plus court qu’un modèle à andainage latéral, ce qui facilite l’entrée dans les parcelles. Il faut en revanche faire attention au transport de ne pas arracher les fils téléphoniques trop bas. » Sur le plan des fonctionnalités, le nouvel appareil ne bénéficie pas, par manque de disponibilité chez Krone, du réglage électrique de la hauteur de ramassage. « Le précédent était doté de cette option, mais dans les faits je l’utilisais rarement, hormis les années où je devais intervenir dans de la paille humide. Comme il commençait à montrer des signes de fatigue, j’ai préféré jouer la sécurité en investissant dans un neuf moins bien équipé, afin d’éviter les pannes en pleine saison de récolte. »
Chiffres clés
Un andaineur frontal pour les parcelles exposées au vent
En plus de son andaineur double à dépose centrale, Albin Vignard possède également un râteau faneur Elho V-Twin 600 qu’il utilise uniquement en position frontale en combinaison avec une presse. « Cet appareil de 6 mètres de largeur de travail, composé de deux éléments disposés en V, présente l’avantage de regrouper la luzerne en la soulevant. Il respecte ainsi le feuillage et ne ramène pas de terre dans le fourrage », apprécie l’entrepreneur. Il l’utilise généralement en première et dernière coupe pour l’enrubannage, notamment dans les champs exposés au vent, là où les andains ont dû mal à rester en place. Il lui arrive même de l’atteler pour presser par temps venteux dans les parcelles déjà andainées. Il ne l’engage alors que si l’andain est défait, afin de bien ramasser tout le fourrage.
« Avec le râteau faneur frontal, la conduite demande davantage de concentration qu’avec uniquement la presse. Toutefois, cela reste facile grâce aux programmations des séquences sur le tracteur, car il suffit d’appuyer sur un bouton pour abaisser ou relever l’appareil en bout de champ. » Albin Vignard limite la vitesse entre 8 et 10 km/h avec la combinaison andaineur frontal et presse. Son principal reproche porte sur le réel manque de visibilité vers l’avant sur la route la nuit, étant donné que les phares du tracteur reflètent dans les deux éléments de l’appareil Elho repliés à la verticale. « L’idéal serait d’installer des phares à l’avant du râteau faneur. »