La baisse de l’exposition aux antibiotiques critiques marque le pas
« Après une forte baisse observée depuis 2011, les résultats de l’année 2018 indiquent que l’exposition globale des animaux aux antibiotiques est relativement stable par rapport à 2017, voire augmente de 0,7 % entre 2017 et 2018 », observe l’Anses dans son dernier rapport annuel. L’évolution de l’exposition varie selon les espèces. Alors qu’une baisse est observée pour les volailles, les porcs et les carnivores domestiques, l’exposition croît en bovins (+ 8,4 %) et en lapins. « Il semble que la réduction de l’utilisation atteint une limite pour certaines familles d’antibiotiques et il convient d’être vigilant dans l’évolution de l’exposition », commente l’Agence. La baisse stagne notamment pour les antibiotiques critiques (de dernier recours en médecine humaine ou très générateur de résistances). Après une diminution importante sur les dernières années du recours aux Céphalosporines de 3e et 4e générations, aux Fluoroquinolones et à la colistine, un report limité des utilisations vers d’autres familles d’antibiotiques a été observé. Un rebond est en effet à noter pour les Fluoroquinolones et les Céphalosporines de dernières générations par rapport à 2013. Cette évolution est en lien avec une augmentation de l’utilisation des injectables, alors que celle via la voie orale continue de baisser. « Mais la fréquence de traitement avec ces antibiotiques reste néanmoins très faible », nuance l’Anses.
Une vraie évolution positive est toutefois à noter concernant la colistine, antibiotique proche d’être classé critique. L’objectif fixé par le plan Écoantibio 2017-2021 visant une réduction de 50 % de l’exposition à la colistine est atteint pour la filière porcine et est en voie d’être atteint pour les filières bovine et avicole.
« La dynamique pour l’utilisation prudente et responsable des antibiotiques en médecine vétérinaire doit être maintenue. Le plan Écoantibio 2 vise notamment à consolider les acquis et à poursuivre les actions précédemment engagées sur le premier plan national », conclut l’agence.