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Invasion de rats taupiers : l’appel de Cédric, éleveur dans le Cantal

Cédric est un éleveur bovin du Cantal connu sur les réseaux sociaux. Ce 13 février, il a posté une vidéo sur Twitter. Son objectif est d’alerter sur l’invasion de rats taupiers dans les zones de montagne. Des rongeurs qui déciment les prairies et mettent les éleveurs dans une situation de « détresse ». L’éleveur lance un appel au ministre de l’Agriculture.

Cédric éleveur dans le Cantal excédé par les rats taupiers
© @agric15

[Mis à jour le 17 février à 7h38]

Il est réputé pour avoir son franc-parler et il diffuse sa parole sur les réseaux sociaux. Ce 13 février, Cédric Viallemonteil éleveurs de 75 vaches allaitantes de race Aubrac et 50 vaches laitières Prim’Holstein dans le Cantal a posté un message sur twitter pour lancer un appel à à soutenir les éleveurs face à la « détresse » qu’ils vivent actuellement.

Les rats, il y en a des milliers à l'hectare

En cause : le rat taupier, celui qu’on appelle aussi le campagnol terrestre. Les régions de montagne subissent l’invasion de ce rongeur. « Les rats, il y en a des milliers à l’hectare », explique-t-il. Ils détruisent les prairies. Conséquence : il n’y a plus d’herbe.

En août 2022, l’éleveur avait déjà tiré la sonnette d’alarme. « Personne ne prend conscience du désarroi des éleveurs de montagne », avait-il alerté. « Il va y avoir des drames, à coup sûr ».

Six mois après, l’éleveur interpelle directement le ministre de l’Agriculture. « J’ai vu que vous vantiez l’élevage à l’herbe », lance-t-il. « Comment on fait ? »


« Il va falloir venir nous voir »

Les haies pour accueillir les rapaces prédateurs et les renards sont présents dans le Cantal, assure-t-il mais la solution n’est pas suffisante face à l’invasion de rats taupiers que subit ce département. Mi-février, le niveau des réserves de nourriture pour les animaux est déjà très préoccupant. « Il n’y a plus de bouffe dans les granges », alarme l’agriculteur. « Les éleveurs vont devoir acheter pour finir l’hiver. »

Et avec les rats, la situation risque de s’aggraver. « On ne sait pas ce qu’on va ramasser l’année prochaine », prévient Cédric. Les éleveurs les plus touchés vendent leurs bêtes « pour pouvoir nourrir le peu qu’il leur reste », se désole-t-il. Lui ne s’estime pas le plus à plaindre. Il n’est touché que depuis un an mais pour certains le problème dure depuis 5 ans.

Moralement et financièrement ce n'est plus possible !

L’éleveur invite donc Marc Fesneau à se déplacer dans le Cantal. « Il va falloir venir nous voir et trouver une solution pour ces bébêtes qui nous bouffent toute l’herbe », exhorte l’éleveur. L’herbe est vraiment devenue denrée rare. « On en a plus », martèle-t-il. « Moralement et financièrement, ce n’est plus possible. »

L’éleveur termine son message en signalant que les rats commencent à attaquer les captages d’eau. Pour lui, l’invasion de rats taupier est aujourd’hui un « enjeu de santé publique » et il y a urgence. « Je vous demande d’intervenir rapidement ». Il faut « nous apporter des solutions parce que ce n’est plus tenable ». Quelle sera la réponse du ministre de l’Agriculture à ce cri d’alarme lancé sur les réseaux sociaux ?

 


Un programme de recherche suspendu faute de financement

La vidéo postée le 13 février a été vue par 171 500 personnes en 3 jours. « Un buzz assez important », commente Cédric Viallemonteil qui est pour lui le signe d’une prise de conscience de la nuisance des campagnols terrestres. Cette audience élevée lui a permis de recevoir de nombreux messages. Il a été contacté notamment par un chercheur du CNRS et ce qu’il a appris l’a incité à poster une nouvelle vidéo ce 15 février.

De 2018 à 2021, un doctorant a travaillé sur les campagnols terrestres à l’Inrae de Tours, explique-t-il. Les recherches étaient financées notamment par la région Auvergne -Rhône-Alpes et auraient apporté des « résultats intéressants » rapporte l’éleveur. L’Agence nationale de la recherche aurait pourtant décidé de ne pas poursuivre le financement de ce programme qui se trouverait ainsi à l’arrêt depuis 2 ans. Si le financement n’est pas rétabli d’ici un an et demi, le projet sera définitivement abandonné, regrette l’éleveur. D’où ce nouveau message diffusé sur Twitter. « Les politiques peuvent décider de financer ce projet », assure l’agriculteur, « ca nous aiderait grandement ». Il faut « trouver une solution », martèle-t-il, et cette solution est pour lui la stérilisation de masse des populations du rongeurs à l’origine des dégâts dans les prairies.

 

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