Génétique : l’aptitude à la marche de la race gasconne des Pyrénées mise à l’épreuve
Au cours des deux dernières années, le Groupe Gasconne des Pyrénées a passé au crible la locomotion des taureaux rentrés en station d’évaluation, un critère de sélection important pour cette race endémique des Pyrénées.
Au cours des deux dernières années, le Groupe Gasconne des Pyrénées a passé au crible la locomotion des taureaux rentrés en station d’évaluation, un critère de sélection important pour cette race endémique des Pyrénées.
Les futurs reproducteurs sont-ils aptes à se déplacer aisément en zone de montagne ? C’est ce que le Groupe Gasconne des Pyrénées (GGDP) a cherché à savoir, au travers de son projet Estivo (1). La gasconne des Pyrénées est une race réputée pour sa rusticité, dont près de 60 % des effectifs transhument chaque année. « Afin de pouvoir exploiter au maximum les estives, les animaux doivent être capables de se déplacer sur de longues distances et parfois dans des conditions difficiles (pentes abruptes, présence de rochers, ressources fourragères pauvres…) », explique Maxime Delpeyrat, technicien au GGDP.
Pour éviter toute défaillance dans le schéma de sélection de la race, le Groupe Gasconne des Pyrénées a entamé un protocole de suivi de la locomotion des taureaux à la station d’évaluation PEPIRAG, en Ariège. Sur une "montagne" aménagée, les déplacements de 146 veaux issus de 67 élevages et répartis dans 10 départements ont été observés et notés à l’aide de pièges photographiques durant deux années consécutives. L’allure, l’amplitude, et la position des aplombs avant et arrière sont les quatre critères retenus dans la grille de notation allant de 0 à 10 points, le score de 10 étant associé à une locomotion optimale.
Une indexation sur la qualité de la locomotion
« Les premiers résultats de ces tests confirment nos hypothèses énoncées : les individus (2) ayant déjà pâturé dans les estives avant la rentrée en station semblent adopter une locomotion plus adaptée aux terrains accidentés, avec une allure modérée, une amplitude moyenne et des aplombs positionnés de manière idéale », présente Maxime Delpeyrat. Autre tendance ressortie, « plus l’animal sera grand et lourd, plus sa locomotion sera potentiellement dégradée ». Aussi, une longue période en bâtiment sur un sol dur viendrait fragiliser leurs aplombs.
L’essai va se poursuivre dans les années à venir, avec notamment l’intégration de nouveaux outils et modalités pour affiner les résultats (identification électronique, pesée avant et après sortie pour évaluer l’impact du test sur la croissance, installation d’auges peseuses pour suivre la consommation…). À terme, « l’objectif est de pouvoir identifier les individus aptes à se déplacer en zone de montagne et de proposer aux éleveurs lors de la vente aux enchères des mâles reproducteurs adaptés à leur système. L’indexation viendrait conforter certains élevages dans le choix de leur taureau, notamment ceux qui pratiquent la transhumance », projette l’expert.