Gain de temps : « Je délègue la fabrication de l’aliment à la ferme à un camion en Cuma »
Dans la Loire, un camion de fabrication d’aliment détenu par la Cuma La fourragère du Roannais circule de ferme en ferme. François Gallet, éleveur de charolaises, ne passe plus une demi-journée par semaine à broyer ses céréales et a réduit son coût alimentaire.
Dans la Loire, un camion de fabrication d’aliment détenu par la Cuma La fourragère du Roannais circule de ferme en ferme. François Gallet, éleveur de charolaises, ne passe plus une demi-journée par semaine à broyer ses céréales et a réduit son coût alimentaire.
François Gallet, éleveur de quatre-vingts charolaises à Ouches, dans la Loire, ne broie plus lui-même ses céréales et ne fabrique plus à la ferme ses aliments. Depuis 2018, un camion usine détenu par la Cuma La fourragère du Roannais (dont il est le trésorier) passe chez lui environ une fois par mois, et c’est le chauffeur salarié qui réalise ces tâches. « Mon objectif était de gagner du temps. Je passais à peu près une demi-journée à préparer les 500 kilos de concentrés pour la semaine. Le camion, lui, travaille 10 tonnes à l’heure. Et c’est un travail tellement pénible que ça ne m’a pas du tout dérangé de le déléguer », explique-t-il.
Avec cet équipement, l’éleveur n’est pas obligé d’être là quand le camion passe, et la seule préparation nécessaire qu’il a à assurer consiste à parfois déplacer une remorque pour le stockage d’une formule. « Le salarié en a pour une heure et demie chez moi. Je reste souvent avec lui pour échanger, mais il est complètement autonome. »
Un concentré économique pour l’engraissement
Auparavant, François Gallet vendait ses céréales et les factures d’aliments représentaient entre 15 000 et 20 000 euros par an. L’éleveur achète maintenant uniquement un aliment de démarrage pour les veaux, qu’il distribue pendant leurs trois premiers mois, pour 2 000 à 3 000 euros par an. Dorénavant, il fait préparer trois concentrés. Pour les broutards repoussés et les vaches de réforme en engraissement, le camion broie les céréales (orge et/ou blé) puis les mélange avec de l’eau et une solution pour augmenter le pH et les enrichir en azote (Aliplus). François Gallet stocke le tout à plat sur une dalle en béton. Pour les génisses et les vaches en phase d’élevage, des céréales sont simplement broyées. Et pour les vaches en préparation au vêlage, elles sont aplaties et mélangées avec deux sortes de minéraux.
« Le concentré pour les broutards repoussés et les vaches à l’engraissement nous revient à 205 euros par tonne en comptant notre céréale au prix de vente, et je trouve que la qualité de finition des animaux est très satisfaisante. Si on achetait un aliment équivalent dans le commerce, il avoisinerait les 450 euros par tonne », calcule François Gallet. Pour l’instant, le concentré est repris au seau et distribué avec une brouette, mais l’éleveur est en train de repenser l’organisation de cette tâche à l’occasion de la construction d’un nouveau bâtiment. « Là aussi, on va gagner en temps de travail. »
Chiffres clés
- 130 hectares dont 20 ha de céréales (colza, blé, orge)
- 80 vaches charolaises avec vente de broutards repoussés de 12 à 14 mois et de vaches de réforme finies
Le camion-usine d'aliment dessert 200 élevages
Le camion de fabrication d’aliment à la ferme de la Cuma La fourragère du Roannais a démarré son activité pour trois Cuma. Aujourd’hui, il circule chaque semaine chez des adhérents de seize Cuma du nord du département de la Loire, soit près de deux cents élevages. Chacun définit les formules qu’il souhaite. La fabrication d’aliment est réalisée par tranches de cinq tonnes. Les céréales peuvent être broyées ou aplaties (le camion ne fait pas de bouchons) et mélangées avec les autres matières. La facturation de la prestation est construite sur trois critères : un forfait pour le déplacement de 30 euros, un tarif à l’heure, et un tarif à la tonne. « Notre salarié maîtrise parfaitement cet équipement assez sophistiqué et connaît chacun des élevages. Il a un contrat de 39 heures par semaine, et pendant ses congés, nous employons un autoentrepreneur qui est lui aussi bien formé », explique François Gallet. « Ce premier camion est un succès. Nous sommes en train de préparer son renouvellement pour 2026. Ce sera un investissement de 500 000 à 600 000 euros. » Le camion est conçu sur mesure, avec notamment un empattement permettant de manœuvrer dans toutes les cours de ferme.