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Feder annonce la mise en place de contrats jeunes bovins et expérimente l’agriphotovoltaïsme

Issu de la fusion de plusieurs coopératives, le groupe Feder fête ses 10 ans et s’impose comme un des principaux acteurs français du commerce du bétail. Pour l’année à venir, l’ambition est de conforter la part des animaux finis, mettre en place des contrats pour les JB et initier différents projets dans le photovoltaïque.

La conférence annuelle a entre autre permis de faire le point sur le bilan de l'année écoulée et sur les projets en cours dans le photovoltaïque.
© F. d'Alteroche

Avec 196 102 bovins et 143 564 ovins commercialisés l’an dernier, le groupe Feder fait partie des poids lourds Français du commerce du bétail. Coté bovins, ces volumes sont majoritairement le fait d’animaux issus de cheptels allaitants et l’activité a progressé de 3% l’an dernier. Une évolution qualifiée d’ « honorable » par Michel Millot son directeur dans l’actuel contexte de décapitalisation.

Avec une activité répartie sur vingt départements d’un large quart Nord Est de la France, les bovins commercialisés l’an dernier se sont répartis entre 83 298 têtes destinés à l’abattage, 110 842 bovins maigre et 1 962 reproducteurs. Les principaux débouchés des animaux finis ont été différents sites du groupe Bigard (Socopa Villefranche, Bigard Venarey, Bigard Cuiseaux et Bigard Feignies) auxquels sont en moyenne destinés 1 250 des 1 600 bovins de boucherie commercialisés chaque semaine. Une des évolutions marquantes de ces dix dernières années est le net développement de l’activité JB (+ 6 000 têtes), résultat concret de la volonté du groupe de développer la finition en particulier sur des fermes de la zone « Champagne-Ardenne ». « Notre volonté reste de conforter la part des animaux mis à l’engraissement sur le territoire français. Chaque fois qu’un mâle est mis en place dans un atelier français, il ne l’est pas en Italie. C’est un bon levier pour soutenir le prix des broutards. » souligne Michel Millot. L’ambition est donc de poursuivre les efforts déjà réalisés sur ce volet en continuant à consacrer des enveloppes financières significatives pour soutenir l’engraissement des mâles. Quelques 110 842 broutards et laitonnes ont été commercialisé l’an dernier via Eurofeder et l’essentiel des volumes sont forcément orientés sur l’Italie.

Réservoir conséquent d'animaux maigres

Ce réservoir d’animaux maigres associé à une zone d’activité incluant des départements à bon potentiel pour la production de céréales couplé à des disponibilités en co-produits offre la possibilité de conforter le volume d’animaux finis à condition que les éleveurs souhaitant développer l’engraissement y trouvent leur intérêt. Les premiers contrats Egalim-compatibles sont annoncés pour bientôt. Le règlement intérieur et les statuts de la coopérative ont évolué pour être en phase avec la loi. « Nous avons trouvé avec le groupe Bigard une contractualisation et des contrats par production pour toutes les différentes catégories de mâles.  Nous allons les proposer dans les semaines qui viennent à nos adhérents. » a souligné Michel Millot.

Panneaux photovoltaïques sur les toits et sur le sol

Conforter la place des ruminants sur les exploitations c’est aussi envisager des pistes de diversification côté revenu. La production d’électricité photovoltaïque est analysée comme une piste intéressante pour les systèmes allaitants. La pose de panneaux sur le plus possible de bâtiments déjà existants et sur ceux pour lesquels il y a un projet de construction est analysé comme une évidence tant que le coût de raccordement ne pénalise pas le projet. Le fait qu’il ne soit plus nécessaire de passer par des démarches administratives d’appels d’offres pour raccorder les centrales solaires photovoltaïques ayant une puissance de 500 kWc va permettre de développer le photovoltaïque sur de plus grandes surfaces.

Pour autant, la mise en place de parcs de panneaux photovoltaïques au sol est analysée comme une possibilité supplémentaire pour diversifier les sources de revenu dans la mesure où elle n’est pas incompatible avec une utilisation par des ruminants. Le pâturage des ovins avec ce type d’installation est déjà une réalité.

Les parcs agriphotovoltaïques pour lesquels les prairies pourront être pâturées par des bovins vont très bientôt le devenir également. Ils se présenteront sous la forme de plusieurs rangées de panneaux solaires bifaciaux verticaux. Les panneaux seront installés un peu comme des « haies photovoltaïques » parallèles les unes des autres selon un axe nord sud et espacées d’une bonne dizaine de mètres. Ils permettront ainsi deux pics journaliers de production d’énergie, le matin et l’après-midi tandis que des lots de bovin pourront pâturer entre les panneaux.

Un parc de ce type sera prochainement installé sur 15 ha de pâture sur le site Feder de Rix dans la Nièvre. A côté de la volonté de tester la rentabilité de ce type d’installation, l’objectif est également d’analyser si ce positionnement des panneaux le rend aisément compatible avec la pratique du pâturage tournant dynamique pour la finition à l’herbe de lots de bovins.

Trois unités à Rix dans la Nièvre

Sur ce même site de Rix il a également été annoncé la mise en place d’un second parc de 14 ha avec un mode de positionnement des panneaux qui le rendra utilisable uniquement par des ovins. Ces deux installations compatibles avec le pâturage des ruminants seront complétées par un troisième parc de 13 ha équipé de panneaux positionnés de façon verticales sur lequel la finalité sera également de produire des fourrages et/ou des céréales entre les alignements de panneaux.

Pour compléter ces installations, le site Feder de Villefranche d’Allier sera lui aussi prochainement équipé d’un parc au sol. Il occupera 15 des 65 ha de cette ferme sur laquelle est installé l’un des centre d’allotement de Feder. « Il s’agit d’une parcelle idéalement exposée. La distance entre les panneaux visera à faciliter le pâturage par des ovins. » a expliqué Christophe Fouilland responsable des équipes techniques.

Ces qinze hectares d’herbe sous panneaux seront valorisés par le cheptel d’un salarié de cette OP, bientôt double actif. « Tout ces projets sont bien de l’agriphotovoltaïsme. » a insisté Christophe Fouilland. Il est bien prévu que ces prairies pour partie occupée par des panneaux soient également utilisées par des ruminants.

« Il est du rôle de la coopérative de tester ce genre d’installations. »  Compte tenu de leur impact visuel, l’une des interrogations à venir réside bien évidemment aussi dans l’acceptabilité de ce type de projets par le grand public s’ils sont amenés à se multiplier à grande échelle.

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