« Des index génomiques de plus en plus pertinents »
Philippe Boulesteix de l’Institut de l’élevage, dresse un premier bilan de quatre ans de publications d’index génomiques pour les trois races concernées, Blonde d’Aquitaine, Charolaise et Limousine.
Philippe Boulesteix de l’Institut de l’élevage, dresse un premier bilan de quatre ans de publications d’index génomiques pour les trois races concernées, Blonde d’Aquitaine, Charolaise et Limousine.
Où en est-on sur la publication des index génomiques ?
Comment ont évolué les effectifs de taureaux publiés avec des index génomiques ?
Sur les six dernières indexations, le nombre de mâles publiés avec des index génomiques a largement augmenté. En race Blonde d’Aquitaine, six fois plus de mâles sont concernés (de 196 mi-2016 à 1 192 lors de la dernière indexation), soit près de 7 % des mâles avec index publiés. En race Limousine, les effectifs ont triplé, passant de 1981 mi-2016 à 5 771 taureaux lors de la dernière indexation. La part des taureaux connus sur index génomiques atteint désormais 17 % de ceux avec index publiés. C’est en race Charolaise que l’impact de la diffusion de valeurs génomiques est le plus fort. Un quart des mâles (23,7 %) avec index publiés cet hiver, possèdent des index génomiques. Le nombre de taureaux connus sur index génomiques est passé de 6 518 à 13 742 sur la même période. Globalement, 20 705 mâles disposent d’index génomiques publiés pour l’évaluation de l’hiver 2019.
Après une phase de mise en route, la mécanique est désormais bien enclenchée pour ces trois races. Sur les cinq dernières indexations, on compte en moyenne 2 700 mâles supplémentaires connus sur index génomiques, dont 60 % en Charolaise, 33 % en Limousine et 7 % en Blonde d’Aquitaine. On voit déjà un impact non négligeable sur la voie mâle.
Taureaux avec un index génomique (GEBV) ayant au moins un produit
Parmi les index publiés en hiver 2019, la race limousine est celle pour laquelle il y a le plus de GEBV incluant de l'information sur descendance.
Quelle diffusion pour les femelles ?
Quelles sont les caractéristiques des animaux publiés ?
Par ailleurs, les génotypages « de routine » concernent en majorité de jeunes mâles (nés depuis 2016), dans la logique d’un choix plus précoce des reproducteurs sur informations génétiques.
Quels enseignements avez-vous pu tirer de ce premier bilan ?
On constate en moyenne la publication d’un plus grand nombre d’index à un âge plus jeune permettant une sélection anticipée des reproducteurs sur informations génétiques.
Par ailleurs, on commence à avoir le recul suffisant pour illustrer que les index génomiques sont de meilleurs prédicteurs de la véritable valeur génétique des reproducteurs que les index polygéniques. Ainsi, on a pu montrer que la valeur génomique de 2016 se révèle être en moyenne, plus proche de la valeur génétique publiée trois ans plus tard que ne l’étaient les index polygéniques de 2016.
Les index génomiques deviennent de plus en plus pertinents, ne serait-ce que par le développement significatif des populations de référence, c’est-à-dire des animaux génotypés pour lesquels on dispose également d’un phénotype précis.
Où en sont les autres races allaitantes ?
Définition
La génomique est la science qui étudie le génome, c’est-à-dire l’ADN dans les chromosomes et en particulier les gènes. Il est donc possible d’estimer la valeur génétique d’un reproducteur, avant même de connaître les performances de l’animal ou de ses descendants. La sélection génomique est une méthode qui consiste à choisir les reproducteurs à partir des résultats d’une évaluation valorisant les informations connues sur le génome des animaux, en plus des informations classiques de phénotypes et de généalogies. Ainsi, l’index génomique (GEBV) est la combinaison de l’Index Iboval polygénique (EBV) et de la valeur génomique directe de l’animal (DGV).
À savoir !
Sur son site, l’institut de l’élevage (idele.fr) a répertorié la liste des sociétés d’exploitation chargées de la commercialisation de la technologie GeMBAL permettant la production d’évaluations génomiques pour les trois races allaitantes. En s’adressant à ces sociétés, tout éleveur ou organisme peut, si les animaux à génotyper remplissent les conditions d’accès (mâles soumis à la certification de la parenté bovine…), obtenir une évaluation génomique de ses animaux en faisant parvenir un prélèvement biologique.
Les intérêts de la génomique
La génomique est un outil d’aide à la sélection des reproducteurs grâce à une évaluation précoce et plus précise du niveau génétique des animaux. Le génotypage permet d’avoir des informations sur le caractère culard, le gène sans cornes et les anomalies génétiques (Ataxie, Axonopathie…), sans oublier les caractères de morphologie et production, comme la facilité de naissance, le potentiel de croissance, le lait…
Le génotypage des mâles destinés à la reproduction offre une meilleure sélection des candidats surtout pour les jeunes taureaux de monte naturelle, une meilleure gestion des gènes d’intérêts et des anomalies génétiques.
Sur la voie femelle, cet outil est une aide à la décision pour choisir ses génisses de renouvellement et offre l’opportunité d’accoupler plus finement l’ensemble des femelles, en tenant compte des qualités confirmées et des points à améliorer. Sur la voie femelle, le génotypage systématique n’a pas un rapport coût/bénéfice évident. Par contre, il permet de conforter son choix sur les animaux en balance.