Aller au contenu principal

Eleveurs de bovins viande
Comment sauver la spécificité herbagère ?

Conscients de l´impérative nécessité de conserver un soutien spécifique aux zones herbagères, malgré les coupes budgétaires, les éleveurs du berceau des races à viande souhaitent être force de proposition.


Réunis traditionnellement à Chemilly dans l´Allier, les éleveurs du berceau des races à viande ont choisi mi-avril la Corrèze et Ussel pour échanger sur un sujet sensible : le devenir de la PHAE (Prime à l´herbe agro-environnementale). En effet dans le cadre de la nouvelle programmation du second pilier de la PAC, pour la période 2007-2013, la réglementation communautaire propose un nouveau cadre pour la politique de développement rural. Cette programmation permet à chaque État membre de redéfinir ses orientations stratégiques et ses priorités. Cependant, le financement communautaire étant revu à la baisse sur ce pilier (- 36 %), et dans le cadre des perspectives financières, des choix difficiles sont à faire.
La France a ainsi pris l´option d´intégrer comme priorités, dans son socle national, l´ICHN (Indemnité compensatoire de handicaps naturels) et l´installation. La PHAE n´est, quant à elle, pas annoncée dans ce socle. Ces aides sont essentielles pour les exploitations du Massif central. Les mesures agro-environnementales et l´ICHN constituent entre 25 et 100 % du revenu de plus de 70 % des exploitations de cette zone.
Les éleveurs du Grand Massif central s´inquiètent du devenir des fonds accordés aux exploitations herbagères des régions à handicap naturel. ©F. d´Alteroche

Faire vite pour tenir les échéances
« Les aides du 1er pilier de la PAC font apparaître un déséquilibre entre le Nord et le Sud, et c´est en partie grâce au second pilier qu´un rééquilibrage des soutiens a pu s´opérer », a expliqué Patrick Bénézit, coordonnateur du berceau des races à viande, en invitant ses confrères « à se poser les bonnes questions pour que nos zones continuent à bénéficier de soutiens pour la période 2007-2013 ». Et au vu des échéances, il va falloir répondre à ces questions rapidement.
« Les choses vont se caler au plus tard en juin », a souligné l´aveyronnais Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, tout en soulevant une difficulté supplémentaire, dans la défense de la prime à l´herbe : « Il n´y a que chez nous que le développement rural est synonyme d´agriculture ».

D´autres secteurs d´activité seraient évidemment tentés d´émarger sur ce second pilier. « Le rôle du syndicat est donc de travailler avec vous et d´influer sur les décisions du Comité national stratégique, même s´il ne compte que cinq paysans parmi ses quatre-vingts participants ».
Dans cette perspective de négociation du soutien à l´herbe, deux options apparaissent. La première consisterait en un maintien de la prime herbagère cofinancée ou non (option « verte ») et la seconde reviendrait à revaloriser l´ICHN. C´est sur cette seconde proposition que le berceau des races à viande souhaite vraisemblablement travailler. « En liant l´herbe et l´ICHN, on renforce le poids politique dans les négociations et on fait passer l´herbe d´une mesure verte à une mesure structurelle », a insisté Jean-Pierre Fleury, de la FNB.

Expertiser et définir une stratégie
Afin d´étudier la pertinence de cette option, le corrézien, Pierre Chevalier, président de la FNB, a proposé la mise en place d´un groupe d´expertise composé de techniciens, de professionnels. Dans la mesure où la filière ovine est aussi très concernée par ce sujet, elle sera également conviée à participer à ce groupe.
Le travail devra ainsi s´orienter autour de cinq axes : l´enjeu sur l´équilibre du territoire en termes de revenu, l´évaluation du dispositif actuel afin de travailler l´argumentaire, un travail sur l´option « verte » avec un cahier des charges ou l´option structurelle avec l´ICHN, l´approche politique avec l´obligation d´accompagnement dans un souci d´aménagement du territoire et enfin tenir l´historique des enveloppes dans les régions.
Pour le berceau des races à viande, il s´agit bien de travailler dans la concertation et de rendre le moins restrictif possible l´éventuel dispositif.

Les plus lus

Décapitalisation : une baisse du cheptel-mère de 20 % à horizon 2030 aurait des conséquences quasi irréversibles « bien au-delà des fermes »

Dans le cadre des Matinales de la Recherche tenues le 18 mars à Paris, la société de conseil Ceresco a projeté, pour le compte…

<em class="placeholder">Eleveurs bovins viande et leur conseiller, dans le bâtiment d&#039;engraissement des jeunes bovins où un ventilateur assure la circulation de l&#039;air. </em>
Bâtiment d'élevage : « La ventilation dynamique est devenue indispensable dans notre atelier d’engraissement »

Le Gaec de Buysse, dans l’Aisne, fait tourner les ventilateurs en continu depuis l’installation d’un système de ventilation…

autochargeuse recolte herbe
« Nous avons investi dans une remorque autochargeuse pour mieux valoriser les prairies »

Depuis qu’ils ont investi dans une remorque autochargeuse, Jean-Noël Voiseux et son fils Antoine, situés à Fleury dans le Pas-…

<em class="placeholder">Flavien et Benoit Lecler, agriculteur à Ouville dans la Manche, devant la Remorque autochargeuse Pöttinger Jumbo 7210 Combiline de la Cuma L&#039;Entraide d&#039;Ouville dans la ...</em>
« Nous avons investi en Cuma dans une remorque autochargeuse d’occasion pour accéder à une machine performante, tout en limitant le coût de revient »

Dans la Manche, la Cuma d’Ouville a fait le choix d’investir dans une remorque autochargeuse d’occasion. Cette démarche permet…

broutard charolaise prairie
FCO : l'Italie assouplit les conditions sanitaires pour les bovins destinés à l'engraissement

Il n'est plus exigé de vaccination contre la FCO ou d'analyse PCR négative pour une expédition vers les régions non indemnes d…

<em class="placeholder">Florent Meliand, sélectionneur et éleveur de Limousines en système naisseur à Saint-Ulphace (Sarthe)</em>
Sélection génétique : « J’utilise jusqu’à 40 taureaux d’IA dans mon plan d’accouplement »

Florent Méliand, situé dans le pays du Perche sarthois, mène un troupeau de deux cents mères limousines. Il s’appuie sur l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande