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Cinq modèles de croissance en engraissement pour la vache de boucherie de race Blonde d'Aquitaine

Une modélisation des profils de croissance en engraissement pour les vaches de race Blonde d'Aquitaine est proposée dans le cadre du programme Défiblonde piloté par l'Institut de l'Elevage. 

vache blonde d'aquitaine finition
© S.Bourgeois-archives

Avec 6 % des carcasses produites au niveau national toutes races confondues, la femelle de boucherie Blonde d’Aquitaine occupe un marché de niche. Ceci l’oblige à se distinguer et à réaffirmer son statut de « vache la plus lourde et la mieux conformée » pour maintenir un différentiel de prix.

Un diagnostic au niveau national dans le cadre du projet Défiblonde a pourtant mis en évidence un manque d’homogénéité sur les jeunes vaches produites (voir document joint ci-dessous). « Malgré une amélioration remarquable de la qualité en cinq ans, la majorité de la production nationale se situe dans la plage de conformation moyenne (U- et R), en concurrence avec le cœur de gamme des vaches de boucherie du troupeau allaitant. Sur la gamme de poids recherché (entre 420 et 600 kgC), seulement 29 % de la production nationale correspond aux objectifs commerciaux de la race » conclut cette étude. Elle met en évidence des différences de gabarit et des évolutions contrastées entre bassins de production. La conduite et le mode d’élevage y diffèrent en particulier entre la zone montagne du sud-ouest et les autres zones d’élevage.  

Lire aussi Blonde d’Aquitaine : gérer l’hétérogénéité des vaches de boucherie

A partir de données collectées à la station d’engraissement collectif de Pépieux (Gers), complétées par des données de la ferme expérimentale des Etablières (Vendée) et des données collectées en ferme en région Nouvelle-Aquitaine, des modélisations ont été réalisées sur près de 1000 vaches blondes d’Aquitaine en engraissement. « Cinq modèles de croissance ont été identifiés » a expliqué Marion Kentzel de l’Institut de l’Elevage, lors d'un webinaire en octobre 2020.

Le premier, dénommé hypercroissance, concerne des primipares qui ont une croissance très forte et de longue durée, et représentent la cible « premium » de qualité bouchère. Celles-ci prennent environ 400 kilos de poids vif en six à sept mois. Le second rassemble des vaches peu lourdes « à retaper » (moins de 700 kilos à la mise en finition, soit de petit gabarit soit avec une note d’état faible), qui réalisent une forte croissance assez longue. Elles se commercialisent en créneau de qualité bouchère mais présentent une variabilité importante de rendement carcasse. Le troisième porte sur des vaches âgées de plus de 50 mois, qui font une croissance moyenne et moins longue, et sont destinées soit au créneau de la cheville, soit au standard de grande distribution. Ensuite est distingué le modèle de vaches de type élevage, de plus de 70 mois à la mise en finition, à croissance faible (moins de 1000 g/jour), dont la finition ne doit pas durer au-delà de 150 jours si possible. Elles donnent des carcasses plus légères de qualité standard pour la grande distribution. Enfin le modèle des vaches âgées lourdes et de grand format ont une croissance quasi-nulle, et destinées au rayon standard ou bas de gamme de la grande distribution. 

 

 

Peut-on prédire au moment de sa mise en finition à quel modèle de croissance une vache va se conformer ? Les informations classiques que l’on pressentait déterminantes (âge, poids, rang de vêlage, note d’état à la mise en finition, type génétique via le DM et le DS) ne suffisent pas, a montré Marion Kentzel dans cette étude. « Si on ne prend que ces informations en compte, le taux d’erreur est de 40 % dans cette étude par exemple pour le cas un peu extrême des vaches de plus de 10 ans et de plus de 700 kilos. Il faut en plus tenir compte de sa prise de poids à l’étape qui se situe entre les 60ème et 90ème jours de finition (période d’adaptation comprise). Si on intègre la réponse des vaches au moment de cette étape de mi-finition, on peut prédire correctement auquel des modèles décrits dans cette étude elles vont se conformer. Le taux d’erreur est alors de 10 à 20 %. »

Des abaques seront ainsi proposées (dans des fiches dont la publication est à venir) pour prédire, au moment de leur mise en finition, le modèle de croissance et le marché atteignable pour chaque vache.

 

Lire aussi : Des repères pour piloter l'engraissement des vaches de race Blonde d'Aquitaine

 

© Institut de l'Elevage

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