Bovins de boucherie : les concours de Pâques enregistrent de belles ventes
Après une édition 2023 en demi-teinte, les organisateurs des traditionnels concours de Pâques tirent un bilan plutôt positif cette année. Pour la quasi-totalité des manifestations, les ventes ont été dynamiques et les prix se sont même légèrement raffermis par rapport à l’année précédente. Seule ombre au tableau, les volumes offerts continuent de s’effriter.
Après une édition 2023 en demi-teinte, les organisateurs des traditionnels concours de Pâques tirent un bilan plutôt positif cette année. Pour la quasi-totalité des manifestations, les ventes ont été dynamiques et les prix se sont même légèrement raffermis par rapport à l’année précédente. Seule ombre au tableau, les volumes offerts continuent de s’effriter.
Les grands concours d’animaux de boucherie, organisés dans les différentes régions d’élevage au cours des semaines précédant Pâques, ont connu leur succès habituel. « Ces manifestations agricoles suscitent toujours beaucoup d’enthousiasme. Elles sont un point de rencontre pour les professionnels de la filière, mais aussi un rendez-vous apprécié par le grand public, qui vient admirer les plus beaux spécimens de qualité bouchère, préparés avec soin depuis parfois plus d’un an », soutient Jackye Serieys, responsable du concours de Baraqueville, dans l’Aveyron.
Au total, sur les quinze concours, un peu moins de 2 000 animaux ont été présentés à la vente, soit une baisse de 2,5 % par rapport à l’année précédente. « Les volumes offerts étaient en phase avec la demande », indique Jean-Yves Renard, président de la Fédération nationale des concours d’animaux de boucherie (FNCAB), avant d’ajouter : « les taux d’invendus n’ont pas dépassé 5 %, hormis à Boussac en Creuse, où la vente a essuyé un reliquat de 25 % ».
Meilleure tenue des cours
« Les acheteurs étaient au rendez-vous et les échanges ont été particulièrement dynamiques », révèle Jean-Yves Renard. « Les bouchers avaient déjà leurs carnets de commandes bien remplis en amont des concours. Ils étaient prêts à mettre le prix pour présenter dans leurs étals ces viandes d’exception à l’occasion des fêtes pascales », appuie Olivier Chaveroche, responsable au concours de Varennes-sur-Allier dans l’Allier.
« Avec le Ramadan en même temps, la viande d’agneau était particulièrement demandée, ce qui a fait grimper ses prix, et incité certainement les consommateurs à se tourner davantage vers le bœuf », analyse Jean-Yves Renard.
Les niveaux de prix se sont en effet légèrement raffermis dans l’ensemble, par rapport à l’année dernière. La plupart des animaux primés se sont négociés entre 7,00 et 9,00 €/kg de carcasse, d’après la FNCAB. Parmi les animaux désignés grand prix de championnat, la fourchette de prix a varié entre 11 et 17 €/kg de carcasse, avec un record absolu à 24,20 € à Baraqueville.
Un équilibre fragile
Au concours aveyronnais tenu les 15 et 16 mars, « les 315 animaux présentés ont trouvé preneur, pour une moyenne de prix de 8,00 €/kg de carcasse. Aux enchères, les prix se sont échelonnés entre 8,20 et 24,20 € pour l’animal le plus prisé », confirme Jackye Serieys, la responsable. Cette dernière estime qu’il y a eu un bon équilibre entre l’offre et la demande, mais il ne faudrait pas que les apports continuent de baisser. « Nous comptons déjà 30 animaux de moins que l’an passé », dit-elle.
À Varennes-sur-Allier, dans l’Allier, les ventes ont également fait un carton plein. « Cette année, nous comptions 153 animaux présents alors qu’avant les années Covid, nous étions toujours au-dessus de la barre des 200 », évoque Olivier Chaveroche, responsable au concours. Pour lui, si les apports diminuaient encore de 50 têtes, cela risquerait de mettre à mal le commerce. L’an prochain, les organisateurs comptent proposer une section de croisés, pour élargir l'offre.
Gérard Garotteau, responsable au concours de Bressuire dans les Deux-Sèvres, a été un des rares responsables à voir ses effectifs augmenter (153 animaux présents, contre 147 l’année dernière).
« La première cause de cette tendance baissière est la décapitalisation, mais les vagues de FCO et de MHE, qui ont durement touché les troupeaux, peuvent aussi expliquer des volumes moindres cette année, reprend Jackye Serieys. Bon nombre d’éleveurs se sont retrouvés avec des trésoreries tendues. Ils n’ont pas eu forcément les moyens de conserver jusqu’à Pâques des animaux aussi coûteux à engraisser. »