[Billet] Message météo aux journalistes des grands médias : "sans eau, rien ne pousse…"
Entendre tous les matins les commentaires de journalistes parisiens se désoler parce qu’il va tomber trois gouttes alors qu’une partie des agriculteurs Français vit dans l’angoisse d’une nouvelle sécheresse a quelque chose d’indécent. Cela l’est d’autant plus à la veille du premier week-end de mai qui, de toute façon, se passera pour la plupart des Français comme les précédents, c’est-à-dire confiné !
Entendre tous les matins les commentaires de journalistes parisiens se désoler parce qu’il va tomber trois gouttes alors qu’une partie des agriculteurs Français vit dans l’angoisse d’une nouvelle sécheresse a quelque chose d’indécent. Cela l’est d’autant plus à la veille du premier week-end de mai qui, de toute façon, se passera pour la plupart des Français comme les précédents, c’est-à-dire confiné !
Les Français sont de plus en plus déconnectés de leurs racines rurales. Voici quelques années, nombre d’entre eux avaient encore un frère, un grand-père ou un cousin agriculteur. Repas de famille ou vacances chez des proches à la campagne permettaient de maintenir une certaine « fibre rurale » dans le cœur de bon nombre d’entre eux. Mais au fil des générations, les liens se sont distendus ou plus fréquemment encore, se sont effacés. Désormais une part croissante de la population ignore les préoccupations des ruraux et -faute d’avoir eu ce grand-père, cet oncle ou ce cousin avec qui discuter- ne sait plus vraiment comment sont cultivés ou élevés les plantes et animaux qui nous nourrissent. Les différentes réflexions que l’on peut entendre au gré des allées du salon de l’agriculture lorsque l’on tend une oreille indiscrète pour écouter les conversations de certains visiteurs sont révélatrices de ces lacunes. Elles laissent à penser qu’un peu de vulgarisation agricole devrait être mise d’urgence au programme de l’éducation nationale pour permettre à tous les petits Français d’avoir quelques rudiments de connaissances pour savoir comment sont produits les différents aliments qui finissent par arriver dans leurs assiettes. Cette vulgarisation devrait être accompagnée de quelques rappels sur la météo et sur la nécessaire alternance de la pluie et du soleil pour nous permettre d’avoir l’assurance d’une table bien garnie.
Agaçant voir franchement indécent de regretter la pluie quand le pays souffre de sécheresse
Cet enseignement visant à mieux faire connaitre certains fondamentaux agricoles et météorologiques gagnerait à être étendu à certains journalistes des « grands médias parisiens » pour lesquels tout bulletin météo qui n’annonce pas un soleil brillant de tous ses feux et un thermomètre flirtant allègrement avec le seuil des 30° C est forcément une catastrophe. Pour faire pousser les plantes qui vont nous nourrir ou nourriront les animaux qui eux aussi termineront dans nos assiettes, il faut impérativement de l’eau. Sans eau, pas de vie et sans eau rien ne pousse ! Entendre ces grands manitous des ondes et des écrans évoquer la « menace d’une averse » ou un « risque d’orage » à la veille d’un week-end qu’ils passeront qui plus est « confinés » comme la plupart des Français devient pour le moins agaçant. C’est même franchement indécent quand bonne partie du territoire français est sous la menace d’une sécheresse sévère, d’autant plus préoccupante que cette problématique devient récurrente d’une année à l’autre.
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