Aller au contenu principal

Sécheresse : Christophe Pouget « Mon revenu s’est évaporé »

Témoignage d'un éleveur de 70 aubracs à Sauxillanges, dans le Puy-de-Dôme.

 © F. d'Alteroche
© F. d'Alteroche

"102 hectares de SAU entièrement consacrés à l’herbe, 70 vêlages par an centrés sur septembre octobre, des broutards vendus en fin d’été et la finition de l’essentiel des femelles hormis celles vendues pour l’élevage… Jusqu’à l’an dernier, je dégageais un revenu grâce à une bonne gestion et des résultats techniques satisfaisants. Mes Aubrac sont en pâturage tournant. Les stocks sont composés aux trois-quarts d’enrubannage et le reste en foin. C’est lié au manque de bâtiments. Cela devrait s’inverser l’an prochain avec la mise en service d’une stabulation et la reconversion en grange d’un hangar jusque-là utilisé pour hiverner un lot. Un investissement bénéfique côté temps de travail mais qui arrive au mauvais moment.
Très sec, l’automne 2018 m’a obligé à puiser prématurément dans les stocks. Puis le manque de précipitations s’est poursuivi au premier semestre 2019. En 2018, j’avais récolté 770 bottes d’enrubannage et 380 de foin. Cette année, c’est 700 bottes en cumulant foin et enrubannage soit 40 % en moins. Fin juin puis en juillet, le thermomètre est monté à 42 °C à l’ombre. Depuis le 14 juillet, mes vaches pleines sont affouragées à raison de quatre bottes par jour. Mi-août, il me restait 650 ballots récoltés sur l’exploitation. À cette date j’en avais l’an dernier 1 375 dont 225 de la récolte 2017. J’ai acheté 75 tonnes de paille à 110 euros la tonne. D’habitude j’en fais 400 bottes par an achetées en andain. Mais sur les surfaces pressées habituellement je n’ai réalisé que 120 bottes. J’ai acheté 60 tonnes de foin (173 euros/tonne) par l’intermédiaire d’une commande centralisée par la chambre d’agriculture. Soit un total de 25 000 euros. Mon revenu s’est évaporé dans ces achats. Ce stock doit me permettre de tenir jusqu’à fin mars à condition que les averses orageuses d’août se renouvellent en septembre pour me permettre de cesser au plus tôt de puiser dans les stocks.
39 broutards et 31 velles ont été sevrés le 18 juillet. Les mâles sont repoussés avec du bon foin et 4,5 kg d’aliment par tête et par jour. Aux tarifs actuels du foin, de l’aliment et des broutards, j’ai calculé que je gagne 30 euros par jour et encore sans compter mon temps de travail ! Autre évolution probable : passer à 65 vêlages par an. J’étais monté de 60 à 70 après de bonnes années fourragères. Dans ce contexte de sécheresses récurrentes, ce n’est plus tenable. »

Les plus lus

génisse parthenaise vêlage veau
Élevage bovin : l’épigénétique ouvre un nouveau champ pour la sélection

L’épigénétique, science qui étudie les changements dans l’expression des gènes, est en plein développement. Des recherches…

Dans les élevages mixtes allaitant-équin, la troupe type est de 6,5 juments et le ratio atteint 1 poulinière pour 19 vaches.
Vaches allaitantes et chevaux de trait, la symbiose originale du Massif central

Les élevages de chevaux de trait du Massif central sont pour moitié associés aux bovins allaitants. Si la passion des éleveurs…

charolaise taureau vache prairie
Epigénétique en élevage bovin : limiter le stress des reproducteurs mâles et femelles

Yann Martinot, directeur technique d'Elvup, explique comment on peut d'ores et déjà tenir compte en élevage avec des mesures…

Ferme Les Bordes à Saint-Martin-Laguépie dans le Tarn chez Sandrine Chambert-Cayre.
Bâtiment d’élevage : « J’ai choisi une stabulation en bois abritant fumière et fabrique d’aliment »

À la ferme Les Bordes dans le Tarn, Sandrine Chambert-Cayre vient d’acquérir un nouveau bâtiment tout en bois avec stabulation…

Pierre Cabrit, président de l’interprofession régionale du veau d’Aveyron et du Ségala (IRVA)
Veau sous la mère : « On se retrouve face à un début de démobilisation de la production »

Pierre Cabrit, président de l’interprofession régionale du veau d’Aveyron et du Ségala (IRVA), alerte sur les difficultés que…

Eleveur bovin dans une prairie avec ses vaches. Grâce aux chèvres, chardons et rumex sont maîtrisés au Gaec de Brantadé, illustrant la complémentarité entre bovins et ...
Atelier complémentaire : « Caprins et bovins s’accordent pour exploiter pleinement la ressource en herbe »

Sébastien et Vanessa Vétil, en Ille-et-Vilaine, tirent le plein parti de leurs prairies avec leurs troupeaux de vaches…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande