Près de 30 000 hectares pourraient sortir de la SAU bio d’Ille-et-Vilaine d’ici 10 ans
Une enquête menée en Ille-et-Vilaine auprès de 140 fermes bio montre un risque de non-maintien en bio de 65% des surfaces agricoles utiles de ces exploitations d’ici 10 ans.
Une enquête menée en Ille-et-Vilaine auprès de 140 fermes bio montre un risque de non-maintien en bio de 65% des surfaces agricoles utiles de ces exploitations d’ici 10 ans.
« 65% des terres bios d’Ille-et-Vilaine soit 30 000 ha sur 47 500 pourraient sortir du bio d’ici dix ans si on ne fait rien », s’inquiète Cécile Kessler, coordinatrice du pôle installation transmission foncier d’AgroBio 35 à l’issue d’une étude réalisée de mars à août 2024 sur 140 fermes bio, dont les résultats ont été présentés le 5 septembre dernier.
Cette étude menée par une stagiaire, Anaïs Augereau, a été réalisée en partenariat avec Terres de Lien Bretagne, Civam 35 Installation-Transmission, Rennes métropole, les bassins versants du Linon et du Couesnon, l’unité de gestion de la Vilaine Est et Eaux et Vilaine. Son objectif : s’interroger sur le devenir des fermes bio dans le département.
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2% de la SAU bio d’Ille-et-Vilaine perdue en 2023
« Quatre installations sur 10 se font en bio en Bretagne, mais les installations ne correspondent pas forcément aux fermes à reprendre qui sont surtout en vaches laitières, les nouveaux installés se tournant plus vers les petites surfaces, le maraîchage ou l’arboriculture. En 2023, l’Ille-et-Vilaine a perdu 981 ha de surface agricole bio soit -2%, on a voulu faire cette étude pour mieux anticiper l’avenir », explique Cécile Kessler.
Sur les 600 fermes bio du territoire étudié, un échantillon de 140 fermes représentatives a été retenu pour être interrogé de mars à août 2024. Ses résultats sont très instructifs.
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Quels sont les principaux résultats de l’enquête sur les 140 fermes bio ?
La coordinatrice du pôle installation transmission foncier d’AgroBio 35 révèle les principaux résultats de l’enquête :
- 62% des agriculteurs bio interrogés comptent partir d’ici 10 ans. Sur le panel interrogé 70% comptent partir en retraite et 30% comptent se reconvertir.
- 9 agriculteurs bio sur 10 veulent transmettre en bio et les deux tiers ont une vision positive de la transmissibilité de leur ferme
- 53% des agriculteurs interrogés de plus de 50 ans n’ont pas identifié de repreneurs
- Ceux qui prévoient de partir à la retraite dans moins de 3 ans ont seulement commencé leur réflexion il y a 2 ou 3 ans et 35% n’ont pas de repreneur d’ici 3 ans.
- Les agriculteurs bio ont 4,5 propriétés contre 11 en moyenne en France, la moitié ont moins de 20% de SAU en propriété et un sur cinq n’a rien en propriété
- 18% des agriculteurs bio ont au moins un bail précaire
- Un tiers des agriculteurs bio pensent que leurs propriétaires veulent maintenir leurs terres en bio, et un sur cinq ne sait pas ce que veulent faire ses propriétaires.
Ces résultats sont alarmants nous sommes à un tournant générationnel
« Ces résultats sont alarmants. Nous sommes à un tournant générationnel. On se rend compte qu’il faut inclure les propriétaires fonciers dans la réflexion », commente Cécile Kessler, coordinatrice du pôle installation transmission foncier d’AgroBio 35.
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Combien d’hectares de terres bio à risque de disparition en Ille-et-Vilaine ?
L’enquête s’est ensuite penchée sur la part des surfaces bio présentant un risque de non-maintien en bio.
A partir de deux méthodes de calcul, l’étude montre que sur les 7300 hectares des 140 fermes bio, 1150 hectares présentent un risque avéré de non-maintien en bio et 4700 hectares présentent un risque de non-maintien en bio (soit 65% de la SAU bio enquêtée).
« Si on extrapole à l’ensemble du département 30 000 hectares sont menacés de non-maintien en bio à horizon 10 ans sur 47 500 hectares », commente Cécile Kessler.
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Quels outils pour maintenir les surfaces en bio ?
« On se dit que c’est important de sanctuariser les terres bio et pour ce faire nous souhaitons promouvoir les obligations réelles environnementales (ORE, contrat tripartite rattaché à la terre) et les baux ruraux à classe environnementale (BRCE) », explique la coordinatrice d’Agrobio 35 qui indique aussi la création d’u guide destiné aux agriculteurs bio pour maintenir le foncier en bio.
« On veut aussi développer un autodiagnostic sur les fermes bio », précise-t-elle.
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