Céréales et oléoprotéagineux bio
Les volumes de blé bio français, enfin suffisants, pèsent sur les cours
Dans un marché plutôt mou, la baisse des cours du blé bio meunier, enregistrée ces dernières semaines, est due au déstockage de certaines cellules, notamment de collecteurs préparant la nouvelle campagne. Car la grande majorité des meuniers bio est couverte, notamment dans le cadre de contrats pluriannuels, préparés en amont. Pour la première fois, les utilisations des moulins sont – pour la quasi-totalité – d’origine France, voire locale, dans un rayon jusqu’à 250 kilomètres. L’objectif de la filière Meunerie bio, de réussir à s’approvisionner en blé 100 % français, comme le réclament les consommateurs bio, est enfin atteint. Et vu la croissance des volumes de la collecte 2021 (375 000 t de blé tendre, +61 %, selon les estimations de FranceAgriMer), l’export est aussi dynamique, notamment vers l’Allemagne, marché leader du bio en Europe, avec plus de 15 Md€ (+22 % en 2020, selon le FIBL).
Marché toujours en progression
Quant au marché français de la meunerie bio, il continue à progresser de 5 %, selon les chiffres de FranceAgriMer parus en février 2022, avec des croissances supérieures dans certaines zones urbaines. Aujourd’hui, industriels et meuniers ne peuvent concevoir une gamme sans bio. Même si elle s’est bien ralentie, la demande bio reste forte, portée en partie par les jeunes consommateurs, soucieux de l’environnement et de relocaliser leurs achats. « La filière bio – producteurs, collecteurs, transformateurs – s’est organisée pour répondre à ces attentes de bio d’origine France et locale, rappelle Olivier Deseine, vice-président du groupe Bio d’Intercéréales-Terres Univia et représentant de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF). Nous y sommes arrivés aujourd’hui, les importations bio sont en forte baisse en blé meunier, et nous en sommes fiers. »
Il s’agit aujourd’hui de communiquer sur tous les avantages de ces produits bio de qualité, issus notamment de boulangeries artisanales et industrielles, pour continuer le développement, en restauration collective aussi. Le Salon international de l’agriculture en sera l’occasion, notamment sur les stands régionaux, où les entreprises présentent leurs gammes et leurs marques. À noter qu’en bio, le blé tendre reste la production majoritaire, et ce, même si les assolements se diversifient.