Hors frontières
Aux Pays-Bas, le gouvernement met la pression sur les éleveurs pour réduire le cheptel
Pour avancer vite sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), le nouveau gouvernement néerlandais vise particulièrement les élevages intensifs.
Pour avancer vite sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), le nouveau gouvernement néerlandais vise particulièrement les élevages intensifs.
Son projet présenté en décembre dernier est de débloquer une enveloppe de 25 milliards d’euros pour aider le secteur agricole à réduire considérablement ses émissions de protoxyde d'azote, liées à l’utilisation des engrais et des effluents d’élevage, d’ici 2035.
Le but est d’aider les agriculteurs à passer à une activité extensive avec moins d’animaux et/ou plus de surface, voire à se délocaliser dans une zone moins dense, à innover, ou à abandonner l’élevage et à se reconvertir. Le gouvernement a brandi la menace de mesures d’expropriation si son plan n’avance pas assez vite, ce qui a provoqué un tollé dans la profession. Ces différentes mesures pourraient conduire à une baisse importante du nombre de porcs, volailles et ruminants. Le chiffre de -33 % de cheptel a été cité. Ce serait une révolution dans ce pays qui est le premier exportateur de viande de l’Union européenne.
Le gouvernement n’a plus le choix. Il doit respecter ses engagements en matière de protection de l’eau et de la nature, mais aussi de réduction des GES. En 2019 déjà, une décision de l’équivalent néerlandais du Conseil d’État avait conduit à bloquer tous les grands projets de construction – habitation, route, ferme. Pour reprendre certains projets d’habitation, le gouvernement cherche à baisser les émissions d’autres secteurs, comme l’agriculture.
Le principal syndicat agricole néerlandais (LTO) estime que le gouvernement a raison de débloquer des milliards pour rendre le secteur plus durable, mais il déplore le fait que l’État réserve bien plus de fonds pour dédommager les agriculteurs qui arrêtent que pour l’innovation. Les représentants du monde agricole craignent une baisse importante de la production alimentaire du pays.