[Auvergne-Rhône-Alpes] En conditions favorables, les modalités de séchage du foin sont comparables
Des essais de récolte du foin menés en Auvergne-Rhône-Alpes ont montré peu d’écart dans la dynamique de séchage entre un premier fanage aussitôt après la fauche ou un jour plus tard.
Des essais de récolte du foin menés en Auvergne-Rhône-Alpes ont montré peu d’écart dans la dynamique de séchage entre un premier fanage aussitôt après la fauche ou un jour plus tard.
« Tester différents itinéraires techniques au moment de la récolte du foin pour préserver la valeur alimentaire en récoltant un maximum de feuilles », tel était le but de l’expérimentation Top Foin menée(1) l’été dernier par la Fidocl (Conseil élevage d’Auvergne-Rhône-Alpes et quelques autres départements. Dans les sept prairies permanentes retenues, la fauche était effectuée entre 12 et 14 heures à au moins 7 cm de hauteur pour permettre les comparaisons.
Chaque parcelle a été récoltée selon trois modalités de fenaison pratiquées par les éleveurs. La première consistait à faire un fanage immédiat après la fauche, puis tous les jours jusqu’à l’andainage et à presser en fin de journée. Dans la seconde, le premier fanage n’avait lieu que le lendemain puis tous les jours. La troisième modalité s’est limitée à un seul fanage immédiat suivi de l’andainage et du pressage lorsque le fourrage avait atteint le taux de matière sèche (MS) adéquat. L’objectif était de faire une fauche précoce (autour de 900°C de somme de température soit pleine épiaison) mais deux parcelles ont été récoltées plus tardivement (au-delà de 1 200°C) avec des rendements plus faibles (3,2 tMS/ha contre 4 à 6 pour les autres).
Des conditions météorologiques favorables
Lors des essais, les conditions météorologiques étaient très favorables (soleil, vent), ce qui a limité les écarts de résultats sur la dynamique de séchage. « Nous nous attendions à ce que les modalités avec un premier fanage le lendemain ou un seul fanage soient beaucoup plus défavorables. On préconise habituellement de faire un fanage immédiat puis tous les jours afin d’obtenir le plus rapidement possible le taux de matière sèche voulu », explique Jean Zapata, conseiller fourrages à l’EDE du Puy-de-Dôme et coordonateur de l’étude.
Finalement, la succession de fanages quotidien, qu’elle démarre immédiatement ou seulement le lendemain, a permis d’obtenir un foin à plus de 80 % de MS en 72 heures au sol. Mais, le fanage immédiat permet d’obtenir à partir d’un fourrage vert (24 % MS) un taux de 50 % dès le lendemain, rendant possible l’enrubannage. Avec un seul fanage, il a fallu laisser le foin au sol une journée de plus. Mais, dans ce dernier cas, c’est lorsqu’il est en andain, que le fourrage évolue le plus, passant de 70 à 80 % au cours des quatre heures suivant l’andainage. « En conditions météo très favorables, un seul fanage, c’est possible même avec du rendement et du fourrage riche en eau », conclut le conseiller. Une parcelle a été fauchée avec une conditionneuse, volets ouverts et conditionneurs relevés au maximum, ce qui équivaut, pour l’évolution de la matière sèche, à un fanage immédiat. Les essais vont être reconduits en 2021 pour observer les effets de ces modalités de fanage dans des conditions différentes.
Pertes importantes de MAT sur foins tardifs
La teneur en matière azotée totale (MAT) des fourrages a été plus ou moins impactée par les modalités de fanage. Les pertes sont faibles pour les parcelles précoces (0 à 6 % pour une valeur initiale de 12 %). En revanche, la perte de valeur est bien plus importante sur les foins tardifs : 21 % (premier fanage immédiat), 24 % (premier fanage le lendemain) et 14 % (un seul fanage).
Jean Zapata, EDE du Puy-de-Dôme
« L’essentiel de la MAT provient des feuilles des graminées »