Coopération agricole
Arterris développe son activité Meunerie en toute autonomie
Suite au rachat en totalité des Moulins pyrénéens, le groupe coopératif prend les choses en main et déploie ses filières maîtrisées Blé tendre CRC et bio, du champ à la minoterie.
Suite au rachat en totalité des Moulins pyrénéens, le groupe coopératif prend les choses en main et déploie ses filières maîtrisées Blé tendre CRC et bio, du champ à la minoterie.
En octobre 2019, Arterris a racheté les 50 % de titres détenus par les Grands Moulins de Strasbourg (acquis par Les Moulins Advens) dans la joint-venture Les Moulins pyrénéens, dont le groupe coopératif était déjà propriétaire pour moitié. « Depuis, nous sommes en solo sur cette activité Meunerie et nous pouvons déployer de façon autonome notre stratégie commerciale », explique Ricard Riu, directeur Produits élaborés et transformation végétale d’Arterris. La logique de filière, qu’Arterris a mis en place pour le blé tendre conventionnel, va ainsi être étendue aux blés tendres CRC et bio, produits par les adhérents de la coopérative agricole.
Investissement et certification des outils de transformation
Les Moulins pyrénéens sont composés des Moulins Mercier Capla à Saverdun (Ariège) – minoterie en joint-venture, détenue minoritairement par la coopérative Capla – et La Toulousaine des farines à Sallèles-d’Aude (Aude), en propriété exclusive. Les Moulins pyrénéens possèdent également deux boulangeries artisanales à Narbonne (Aude).
« Depuis la semaine dernière, une ligne de production dédiée au blé tendre CRC est opérationnelle à La Toulousaine des farines. Quant aux Moulins Mercier Capla, ils ont reçu, il y a quinze jours, l’agrément par Ecocert pour produire de la farine bio », se réjouit Ricard Riu.
Si Arterris a la volonté de distribuer auprès des industriels, de la grande distribution et des artisans boulangers ses farines CRC et bio, issues de ses filières maîtrisées du champ à l’acheteur, le groupe coopératif a également « l’ambition de s’attaquer à un nouveau segment de marché qu’est la RHD » (restauration hors domicile), dans une logique de « production locale pour une consommation locale ». Une démarche soutenue par la région Occitanie, qui souhaite en effet mettre en avant les produits de son territoire.
Les capacités de production des Moulins Merciers Capla s’élèvent à 30 000 t/an – dédiées à l’écrasement des blés conventionnel, label rouge et bio – et celles de La Toulousaine des farines représentent 80 000 t/an, pour les blés conventionnel et CRC. « L’écrasement de tel ou tel type de blé dépendra des commandes enregistrées », précise Ricard Riu.
Notons que l’activité Meunerie d’Arterris a dégagé un chiffre d’affaires de 26,3 M€ en 2019/2020, avec 600 t de blé écrasé par jour et 63 500 t de farine commercialisées sur l’exercice.
Vers une croissance des surfaces sous blé CRC
« Nous souhaitons atteindre un volume de production compris entre 15 et 20 000 t de blé tendre CRC », déclare Nicolas Prevost, responsable Commercialisation Collecte Grandes cultures d’Arterris. En 2019/2020, la filière CRC comptait 70 producteurs pour une collecte d’environ 10 000 t. Et d’ajouter : « Pour atteindre notre objectif, et pour sécuriser la qualité de la production en la répartissant sur un territoire plus large, nous travaillons à l’agrément d’un site de stockage supplémentaire ». Rappelons qu’Arterris est déjà l’un des principaux producteurs de blé CRC du sud de la France. Afin de « proposer aux industriels et aux consommateurs une filière vertueuse blé-farine-pain CRC à partir de blés cultivés dans le respect de l’homme et de la nature », Arterris a banni « les traitements insecticides de stockage après récolte », note le rapport d’activité 2019/2020 du groupe coopératif.
Quant à la filière bio, composée de 148 producteurs, la production de blé tendre d’Arterris s’est élevée à 7500 t (5000 t en bio et 2500 t en deuxième année de conversion) pour 2019/2020.
« Les productions 2020 de blé tendre CRC et bio ne sont pas représentatives compte tenu de volumes déficitaires en raison de la climatologie », regrette Nicolas Prevost.