Alimentation des volailles : La mouture à façon séduit dans le Sud-Ouest
Les usines d’aliment Sanders-Euralis proposent la mouture à façon, un service qui permet aux céréaliers-éleveurs de volailles et de palmipèdes de valoriser leurs céréales, sans les stocker à la ferme.
Les usines d’aliment Sanders-Euralis proposent la mouture à façon, un service qui permet aux céréaliers-éleveurs de volailles et de palmipèdes de valoriser leurs céréales, sans les stocker à la ferme.
Le fabricant d’aliment Sanders-Euralis pratique la mouture à façon (Maf) pour tous les éleveurs dans ses sites de Lons et de Vic-en-Bigorre (Pyrénées-Atlantiques). Ce service intéresse de plus en plus d’éleveurs de volailles et de palmipèdes du Sud-Ouest, autant en circuit court qu’un circuit long, dès l’instant qu’ils sont céréaliers et nourrissent leurs animaux (bovins, porcs, volailles). Mais de quoi s’agit-il exactement ?
En volailles, un contrat de mouture à façon engage trois partenaires : un éleveur producteur de céréales, l’organisme stockeur (OS) Euralis et Sanders-Euralis qui fabrique et commercialise la Maf. Ce dernier travaille préférentiellement avec l’OS Euralis, mais il opère aussi avec d’autres organismes stockeurs du Sud-Ouest.
L’éleveur céréalier livre sa récolte au silo de l’OS. Il reste propriétaire de sa collecte, mais ne récupère physiquement pas la matière première qu’il a fournie. Un volume équivalent de céréales d’origine régionale sera intégré dans le mélange de matières premières formulées et façonnées chez Sanders Euralis, lui sera livré à la ferme. Dans la Maf, le fabricant peut incorporer du blé, de l’orge, du triticale et du maïs. La mouture à façon doit comporter au moins 50 % de céréales.
Un contrat flexible
L’éleveur signe un contrat qui couvre sa campagne, par exemple d’octobre de l’année N à septembre de l’année N + 1 pour du maïs. Il s’engage sur un volume d’apport, tandis que Sanders Euralis lui restitue le tonnage équivalent en Maf. La planification est annuelle, mais tient compte des aléas liés à la collecte ou à d’autres éléments. Puis la livraison de Maf est répartie en fonction des besoins de l’élevage.
Les équipes de Sanders Euralis commencent les livraisons d’aliment après avoir reçu la confirmation de l’apport à l’organisme stockeur. Ainsi, si le volume de céréales livré diffère de l’engagement, le contrat sera réajusté. En fin de campagne, ils peuvent reporter 10 % du volume du contrat initial. Avec les épizooties d’influenza aviaire, les éleveurs ont réduit leurs contrats Maf, faute de volailles à nourrir. Ils peuvent aussi faire un complément de contrat en apportant plus de céréales en cas de bonne récolte.
« Ce contrat reste flexible et chacun y gagne, précise Arnaud Cervera, directeur d’exploitation de Sanders-Euralis. Il fidélise nos clients qui peuvent adapter leur volume. Il protège l’éleveur et le fabricant de la spéculation sur les matières premières. » En revanche, les volumes contractés en Maf ont tendance à se réduire quand les prix des matières premières sont élevés, « puisque les agriculteurs peuvent réaliser une forte plus-value, mais beaucoup sont plutôt fidèles. »
De 36 à 40 euros la tonne de Maf
L’éleveur est facturé par l’OS pour la prestation de stockage et par Sanders-Euralis pour les compléments alimentaires nécessaires à la formulation et pour le façonnage.
Avec un aliment d’engraissement de canards composé à 98 % de maïs, l’éleveur ne paie donc que les 2 % complémentaires. Le coût oscille de 36 à 40 euros la tonne, en fonction du volume d’apport et du type de maf (miette, farine ou granulé avec ou sans céréales entières).
« Côté performances des animaux, les produits Maf garantissent les mêmes bénéfices techniques qu’avec un aliment complet formulé par Sanders Euralis », complète Arnaud Cervera. Bénéficier d’une expertise nutritionnelle et d’un savoir-faire technologique est l’autre atout de la Maf, avec le temps de fabrication gagné pour faire autre chose sur l’exploitation.
Jusqu’à 20 000 tonnes de Maf par an chez Sanders-Euralis
Sanders pratique la mouture à façon depuis plus de quinze ans, mais « depuis 2013, nous fournissons beaucoup plus d’éleveurs qu’avant. C’est peut-être parce que notre entreprise appartient à parité aux groupes Avril et Euralis » avance Arnaud Cervera, directeur d’exploitation de Sanders-Euralis.
« Si l’éleveur est adhérent d’Euralis, il paie moins de frais de stockage, détaille Arnaud Cervera. Environ 100 éleveurs Euralis sont fournis en Maf, en plus d’autres éleveurs de la région. » Ses usines de Vic-en-Bigorre et Lons (Pyrénées Atlantiques) produisent jusqu’à 20 000 tonnes de Maf en année normale (17 000 tonnes en 2021) sur les 300 000 tonnes transformées en aliments. Moins quand les cours sont hauts.