Alimentation animale : « Déchiffrer les étiquettes est un bon réflexe »
Avant de choisir quel aliment acheter, il faut connaître sa composition et ses teneurs en protéines et matières grasses. Le point avec Quentin Sansen, spécialiste nutrition à la chambre d’agriculture du Nord – Pas-de-Calais.
Avant de choisir quel aliment acheter, il faut connaître sa composition et ses teneurs en protéines et matières grasses. Le point avec Quentin Sansen, spécialiste nutrition à la chambre d’agriculture du Nord – Pas-de-Calais.
Savoir ce que l’on achète, c’est la base, non ?
Qu’est-ce qui figure impérativement sur les étiquettes ?
Comment lire l’étiquette d’un aliment d’allaitement ?
Parmi les étiquettes que j’ai eues entre les mains, la teneur en protéines varie de 18 à 27 %. Ce critère est un indicateur mais il faut aussi regarder de près la nature des protéines. Sont-elles d’origine animales (poudre de lait, lactosérum, babeurre…) ou végétales (gluten de blé, amidon de blé, etc.) ? Selon les formules, la part des protéines végétales peut varier de 5 à 20 %.
Autre point essentiel pour comparer deux aliments, même si ceux-ci affichent un même taux de protéines : la proportion de poudre de lait écrémé qu’il contient. Les aliments d’allaitement à base de poudre de lait écrémé (35 % et plus) sont plus sécurisants mais plus onéreux ; ceux sans poudre de lait écrémé (à base de lactoserum) sont plus économiques mais exigent une plus grande rigueur afin d’obtenir une croissance optimale. Selon la catégorie, la digestion des veaux sera différente. Si l’aliment contient peu ou pas de PLE, le lait ne coagule pas dans la caillette, d’où un transit plus rapide, qui entraîne des croissances plus irrégulières. Libre à chacun de choisir avec quel type de poudre il préfère travailler en fonction de critères techniques ou tarifaires, mais encore faut-il le faire en connaissance de cause et s’assurer de ne pas payer une poudre à 22 % de protéines au prix d’une poudre à 27 %. »
Et les correcteurs azotés ?
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Les aliments minéraux méritent aussi attention
Dans un minéral, ce sont le phosphore, les oligoéléments et les vitamines qui coûtent cher. Pas simple de s’y retrouver dans la multitude de formules. Parfois, les éleveurs sont surpris de la différence de prix entre des CMV qui présentent pourtant des teneurs similaires en P, Ca et Mg. Mais si on lit l’étiquette jusqu’au bout, l’écart s’explique par des proportions différentes en sélénium, cuivre ou vitamine E. Sur le sélénium et le cuivre, les écarts peuvent varier du simple au triple, et du simple au double pour les vitamines A, D3 et E. Attention, les préconisations d’utilisation figurant sur les étiquettes sont calculées sur la base des besoins en vitamines et oligoéléments. Parfois, les quantités à distribuer peuvent ainsi largement dépasser les besoins en P, Ca et Mg.