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Ail : après l’euphorie, l’inquiétude

En attendant de connaître la situation sur la campagne 2021-2022, l’Aniail revient sur 2020-2021, qui, avec la crise sanitaire, a été marquée par une demande exceptionnelle des consommateurs.

Au niveau production, les températures fraîches de février et début mars ont ralenti le développement des plantes, mais on est encore loin des récoltes.
© Aniail

En 2020-2021, « le taux de pénétration de l’ail est passé de 62 à 65 % et les achatsde 450 à plus de 500 g par ménage et par an, du jamais vu ! », explique Fabienne Ruamps, animatrice de l’Aniail (association nationale interprofessionnelle de l’ail). Pourtant, la campagne n’avait pas très bien commencé, avec des gelées en avril ayant stressé les plantes et retardé leur croissance, et des fortes pluies qui avaient ralenti les récoltes et impacté la qualité. « Ceux qui ont récolté tôt l’année dernière s’en sont mieux sortis mais les rendements ont été moindres à cause des écarts de tris après stockage plus importants que d’habitude. Résultat, la demande d’ail sous signe officiel de qualité, notamment en ail rose de Lautrec, est restée soutenue. »

L’origine France est tendance

L’ail bénéficie de cinq signes de qualité avec l’IGP ail rose de Lautrec, l’IGP ail blanc de Lomagne, l’AOP ail de Cadours, l’IGP ail de la Drôme et l’IGP ail fumé d’Arleux. Tous possèdent de très belles typicités et sont plébiscités par les consommateurs, lesquels ont évolué dans leurs choix depuis le début de la crise sanitaire. « Grâce au travail de communication mené avec la signature “Mon ail français”, le marché hexagonal est devenu porteur. Les consommateurs recherchent l’origine France, avec signe de qualité lorsque c’est possible. » précise Fabienne Ruamps.

Inquiétudes sur la prochaine campagne

Pour ce qui est de la prochaine campagne, même si on ne peut pas encore faire de pronostics, Fabienne Ruamps craint que l’ail ne connaisse le même sort que le reste des fruits et légumes : « La consommation est repartie à la baisse, les Français se sont lassés du fait maison et on remarque qu’ils se tournent davantage vers les produits élaborés, le traiteur et les surgelés. Nous espérons qu’il ne s’agit que d’un retour à la normale ».

Le contexte, en revanche, n’a encore rien de normal. D’abord la loi Agec qui, malgré un report à début 2022, n’a pas permis de trouver des solutions réellement satisfaisantes. « Nous pouvons utiliser des filets de cellulose régénérée, plus coûteux. » Ensuite la hausse du coût des matières premières qui impacte directement les producteurs : engrais, carburants, gaz (pour le séchage)… « Toutes ces augmentations devront avoir une incidence sur les prix à la vente, afin que le producteur puisse s’y retrouver. »

Au niveau production, les températures fraîches de février et début mars ont ralenti le développement des plantes, mais on est encore loin des récoltes.  Tout cela cumulé provoque un réel sentiment d’inquiétude au sein de la filière qui attend de voir comment les choses vont évoluer.

Les exportations d’ail en hausse

Selon le RMN, pour la campagne 2020-2021, la France a importé surtout de l’ail espagnol avec 20 127 t (+15 %). L’Argentine, à 1 310 t, baisse de 35 % ; l’Italie, à 1 210 t, a multiplié son chiffre par 4,7. Au global, l’export d’ail a augmenté de 19 % par rapport à la campagne précédente. La France exporte son ail surtout en Europe, d’abord en Suisse (2 436 t), puis en Espagne (1 040 t). On constate une augmentation de 47 % des volumes exportés vers la Belgique et 72 % vers la Slovaquie.

 

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