Une première pierre à l'édifice
Lundi 16 avril dernier a eu lieu l'assemblée générale du Service de remplacement Creuse, sous la présidence de Jeanette Meerman. En première partie de séance, l'activité 2017 a été présentée. C'est une croissance a deux chiffres qui a été annoncée. Passant de 5 267 jours en 2016 à 6 621, c'est donc plus de 25 % d'activité qui ont été réalisés. Les différents motifs de remplacement augmentent tous de façon régulière, l'accident et la maladie représentant plus de 55 % de l'activité de l'association.
Sur les 469 adhérents (sociétés et individuels), 384 ont utilisé le service. Il faut noter que deux nouveaux motifs sont apparus en 2017 : le Pass Découverte qui permet aux adhérents de moins de 40 ans et/ou installés depuis moins de 5 ans de profiter d'une offre attractive de deux journées de remplacement en partie financée par la région Nouvelle-Aquitaine. Elle permet de découvrir le fonctionnement du service de façon sereine, sans situation d'urgence.
L'association avait également mis en place avec la MSA la mesure de répit qui permettait à un agriculteur préalablement détecté par les travailleurs sociaux de la MSA de bénéficier de quelques jours de repos. Cette aide nationale, et déclinée par département, a permis à 17 exploitants creusois en burn-out de souffler quelques temps hors de leur domicile, leur quotidien étant assuré par les agents de remplacement de l'association.
Les chiffres présentés par Christophe Bourgeois, comptable du CER France centre Limousin ont montré une activité bénéficiaire. Cependant, il faut rester vigilant ; les aides financières des partenaires restent indispensables et permettent de diminuer le coût de journée de l'agriculteur remplacé notamment sur le motif maladie-accident.
Notons également que Bernard Henry, jeune retraité et membre utilisateur depuis de nombreuses années, a été remplacé par Christelle Dupradeaux au sein du Conseil d'administration. Cette dernière est éleveuse de chèvres avec transformation et vente directe à Saint-Maurice-près-Crocq. Elle utilise régulièrement le service depuis de nombreuses années.
Un partenariat avec les pompiers
En seconde partie de matinée, le Conseil d'administration du Service de Remplacement a reçu le Service Départemental d'Incendie et de Secours de la Creuse. Le colonel Frédéric Delcroix, directeur départemental, le colonel Vincent Nezan, directeur adjoint départemental, et le capitaine Didier Jouanny, chef du volontariat, ont présenté à l'assemblée un projet qui leur tient à coeur et qui est en train de voir le jour.
Le Service Départemental d'Incendie et de Secours est l'établissement public qui gère les Sapeurs-Pompiers.
Dans la Creuse, 838 personnels sapeurs-pompiers, administratifs, techniques, travaillent ensemble pour assurer la sécurité de 126 511 habitants.
Les sapeurs pompiers volontaires (SPV) et professionnels sont répartis sur le territoire départemental dans 29 centres d'incendie et de secours. Ce sont des citoyens qui ont choisi de consacrer leur temps libre à prendre des gardes ou des astreintes et à se former afin d'assurer le secours à la population sur leur commune.
Ils ont besoin de se former régulièrement. Cependant il n'est pas simple pour un agriculteur-sapeur pompier de quitter son exploitation afin d'aller suivre une formation. En Creuse, ce sont 35 SPV sur 15 centres de secours qui sont concernés.
Une convention nationale a récemment vu le jour. Elle permet aux agriculteurs de confier leur exploitation à des agents de remplacement, et d'aller se former sereinement à différents types d'intervention.
C'est devant une assemblée attentive et intéressée que ces passionnés ont présenté le projet qui est en train de voir le jour : décliner la convention nationale au niveau de notre territoire creusois. Monsieur Bertrand Labar, président du SDIS, mais également vice président du Conseil Départemental, croit très fort en ce projet et reste persuadé que si les moyens sont mis en place, les SPV exerçant actuellement pourront se former plus facilement et pourront évoluer. Il estime également que la convention va ouvrir des portes pour ceux qui jusque là hésitaient à s'engager, faute de temps ou de moyens pour partir en formation. Il faut savoir que la formation initiale est de trente jours, répartis au cours des trois premières années de l'engagement, dont au moins dix jours la première année. Au-delà de ces trois premières années, la durée de la formation de perfectionnement est, chaque année, d'au moins cinq jours.
C'est autour d'un repas convivial que les intervenants ont continué les échanges auprès des adhérents, des membres du Conseil d'administration de l'association et des partenaires financiers. Des contacts ont d'ores et déjà été pris, l'assemblée ayant été unanime : le courage, le dévouement et l'implication de nos soldats du feu doivent être honorés. Il faut qu'on leur donne les moyens par la formation de les encourager, afin qu'ils poursuivent leur engagement et continuent d'assurer le secours à la population sur notre territoire.