Une logistique optimisée pour gagner en efficacité !
La Chambre d’agriculture de l’Allier organise, en présence et avec le soutien du Conseil départemental, un forum sur l’amélioration de l’approvisionnement de la restauration collective en produits fermiers locaux intitulé « Une logistique optimisée pour gagner en efficacité ! », le jeudi 21 novembre prochain, à partir de 13 h 30, salle Mirendense à Saint-Pourçain-sur-Sioule.
L’approvisionnement de la restauration collective en produits locaux est devenu un enjeu important dans de nombreux territoires. Ce circuit de proximité révèle cependant l’existence de difficultés pour garantir sa performance et sa pérennité. Parmi ces problématiques, l’organisation logistique, souvent négligée dans les réflexions par les fournisseurs et acheteurs, revient souvent.
En effet, la logistique ne se résume pas qu’au transport des produits alimentaires depuis l’exploitation vers les différents clients des producteurs. Le projet Colcicca (Concevoir des Organisations Logistiques Collectives et Intelligentes pour les Circuits Courts Alimentaires), mené conjointement par le CEREMA, l’IFSTTAR et la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais, définit la logistique dans le cadre des circuits courts alimentaires comme « l’ensemble des opérations visant à gérer et faire circuler les flux de marchandises agricoles, les flux financiers et d’informations de la ferme à la clientèle » Synthétiquement, c’est amener le bon produit, au bon endroit, au bon moment, dans les bonnes quantités et avec un coût maîtrisé.
Pour sensibiliser les différents acteurs territoriaux (porteurs de projets, producteurs souhaitant travailler ou travaillant déjà avec la restauration collective, collectivités, acteurs de la restauration collective, établissements d’enseignement agricole…) à cette problématique, la Chambre d’agriculture organise un forum intitulé « Une logistique optimisée pour gagner en efficacité ! »
le 21 novembre prochain, à Saint-Pourçain-sur-Sioule.
Cette thématique vous intéresse ? Alors rendez-vous le 21 novembre à Saint-Pourçain-sur-Sioule !
Pour tous renseignements complémentaires, contactez la Chambre d’agriculture de l’Allier au 04 70 48 42 42.
Nicolas Vanstraceele est installé au domaine des Varennes, sur la commune de Créchy. Il produit des pommes de terre de plein champ. De nombreuses variétés sont vendues en produits bruts ou transformés (épluchage et découpage pour les collectivités), sous-vide, prêtes à cuire (frites, cubes...). Il élève également des volailles.
Nicolas, pouvez-vous nous décrire votre parcours scolaire et professionnel ?
« Après un bac technique agroalimentaire au Puy-en-Velay et un BTS gestion et maîtrise de l’eau, également au Puy-en-Velay, j’ai travaillé, dès la fin de mon cursus scolaire, au sein de l’entreprise Arrivée Auvergne, spécialisée dans l’abattage de volaille fermière et standard. Mon rôle consistait à gérer la station de traitement des eaux de l’usine afin de rendre au milieu naturel une eau épurée à 98 %.
En 2013, j’ai pris la décision de monter deux poulaillers labels en plus de mon activité de salarié. En 2016, j’en ajoute deux supplémentaires. Des installations qui me permettent alors d’arrêter mon activité de salarié. Je suis donc revenu sur l’exploitation familiale à titre principal fin 2016.
Dès lors, afin de pouvoir vivre de mon métier et observant la difficulté de m’agrandir, j’ai pris la décision de restaurer une culture que mes parents avaient mis en place il y a quelques années : la pomme de terre ! Mes parents avaient arrêté cette production en raison d’une forte concurrence des pommes de terre de Limagne mais aussi à cause du type de sol qui pouvait provoquer des tâches visuelles sur la peau du produit une fois lavé. Afin d’éliminer ce défaut et apporter un produit n’existant pas sur le marché local, et après de nombreux voyages dans le Nord de la France et en Belgique pour des prises de renseignements et l’achat de matériels, je me suis lancé dans la transformation de pommes de terre pour les collectivités, les manifestations, les restaurants sous toutes les formes ; entières épluchées, frites fraîches, lamelles et cubes ».
Une description de votre installation, de votre exploitation et des productions ?
« L’exploitation familiale était composée, avant mon installation, de 80 hectares de terres cultivées en céréales (Maïs, Blé, Colza et Tournesol) et d’une production d’endives en période hivernale, de fraises et de framboises en période estivale. À ce jour, celle-ci est composée d’un atelier de transformation de légumes, de quatre poulaillers labels, de 4,5 hectares de pommes de terre et de 100 hectares de céréales ».
Quelle est la destination actuelle de votre production, son écoulement ?
« Ma production de pommes de terre est vendu à 80 % en transformée pour les professionnels et à 20 % en brute pour les professionnels et les particuliers. L’ensemble de la marchandise est vendu en local via la plateforme Agrilocal03, un grossiste local des cuisines centrales et/ou en direct dans le secteur de l’Allier et le Puy-de-Dôme ».
Votre production à destination de la restauration collective, comment s’organise-t-elle ?
« Les collectivités intéressées par un produit de ma gamme, passent par Agrilocal03 ou autre pour me signaler ses leurs besoins, que ce soit le type de produit, la date de livraison, la date de consommation. Par la suite, je fais une offre de prix à laquelle elles répondent favorablement ou défavorablement. Dès réception d’un accord de la commande, je l’enregistre afin de préparer la marchandise. En fonction des commandes, les pommes de terre sont sorties de la chambre froide afin d’être calibrées et triées la semaine d’avant leur transformation afin de minimiser au maximum les coups et les autres défauts pouvant être observés après le stockage. Je transforme le lundi pour une livraison le mardi matin pour le sud de l’Allier et le Puy-de-Dôme, et le mercredi pour une livraison le jeudi matin pour le secteur de Montluçon, Moulins Lapalisse ».
Y a-t-il, selon vous, des freins à cet approvisionnement en produits locaux de la restauration collective ?
« La seule difficulté que j’observe aujourd’hui est la livraison des produits pour des petites collectivités qui, malheureusement, nécessite des frais de livraison trop importants par rapport au coût de la commande ».
Propos recueillis par Sébastien Joly