Une légumerie régionale en réflexion
La semaine dernière, la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme organisait trois réunions à Moulins (03), Aubière (63) et Brioude (43), pour présenter et travailler au développement d'une légumerie à l'échelle régionale.
La semaine dernière, la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme organisait trois réunions à Moulins (03), Aubière (63) et Brioude (43), pour présenter et travailler au développement d'une légumerie à l'échelle régionale.
La semaine dernière, la Chambre d'Agriculture organisait avec l'association de la Ceinture Verte trois réunions publiques à Moulins (Allier), Aubière (Puy-de-Dôme) et Brioude (Haute-Loire), pour entamer la réflexion autour de la faisabilité d'un projet de légumerie en Auvergne, selon le principe de la gouvernance partagée. Une première dans la Région !
Ouvertes aux producteurs de fruits et légumes locaux (autant bio que conventionnels), ces réunions ont été l'occasion de présenter les raisons d'être et l'état d'avancement du projet, mais aussi d'échanger à bâtons rompus sur les points de vigilance à prendre en compte concernant divers sujets : production, politique tarifaire, risques de concurrence, stockage... À l'issue de ces rencontres, une quinzaine de maraîchers se sont volontairement inscrits au sein d'un groupe de travail "approvisionnement", dont la première réunion se tiendra courant septembre et abordera la sécurisation des débouchés.
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Un outil pour structurer la filière locale
Porté par le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, les Chambres d'agriculture Puy-de-Dôme et Haute-Loire, ainsi que les associations Bio 63, les Pistes Vertes et la Ceinture Verte, le projet, initialement pensé dans le cadre de la transformation du quartier des Pistes de Clermont-Ferrand, a été retenu à la suite d'un appel à manifestation d'intérêt, « afin de structurer et sécuriser collectivement la filière légumes auvergnate » explique Jérémy Alves, directeur de la Ceinture Verte. L'objectif : proposer un nouvel outil industriel de transformation des fruits et légumes produits en Auvergne (découpe et surgélation), afin de les revendre dans la restauration collective et la distribution, et développer le marché de la filière de +10 %. Le tout sous la forme d'une Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), qui permettrait l'emploi de 22 personnes en contrat d'insertion aux postes de tri, calibrage, découpe...
Nous souhaitons repenser la chaîne de valeur classique en supprimant les frontières entre les acteurs et en donnant davantage de pouvoir décisionnaire aux producteurs. Pour cela, nous cherchons à inclure un maximum de personnes dans l'étude de faisabilité de cet outil, indispensable au territoire » - Orane Debrune, cheffe de projet structuration de la filière légume à la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme.
Sept groupes de travail vont ainsi voir le jour, avec une vingtaine de parties prenantes, parmi lesquels Sodexo, Bio 63 ou encore Crédit Agricole Centre France. « L'idée est que tous les groupes travaillent ensemble. Ainsi, le GT approvisionnement impactera également la réflexion sur la partie gouvernance, commerciale ou encore distribution ». L'étude de faisabilité devra être rendue en mars 2025. Cela laisse « peu de temps » mais « un travail d'identification des leviers a déjà été entamé avec Sodexo, qui possède plusieurs légumeries en France » ajoute Jérémy Alves.
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1 500 tonnes par an
l'objectif [est] d'atteindre le 100 % Auvergne » - Orane Debrune.
« Nous visons à terme la transformation de 1 500 tonnes de produits bruts par an sur toute l'Auvergne » rapporte Orane Debrune. Pour ce faire, le projet vise en priorité les départements où se sont tenues les réunions (03, 63 et 43), mais n'exclut pas de se rapprocher des limitrophes (Cantal, Drôme, Ardèche...) en fonction des besoins d'approvisionnement, « l'objectif étant d'atteindre le 100 % Auvergne » résume la cheffe de projet. Si son emplacement exact « reste à définir » (dans les mois à venir), la légumerie sera probablement localisée à Clermont-Ferrand, « dans le quartier Cataroux », sa mise en route prévue « dès 2028 », et permettra la transformation de 500 puis 1 000 tonnes de produits maraîchers, « pour commencer ».
Concernant les fruits, « nous serons contraints de nous fournir à l'extérieur dans un premier temps, en attendant que les projets de vergers se développent sur le territoire et que les arbres deviennent productifs » nuance Orane Debrune. La cheffe de projet cite notamment le projet "Fruits de Dôme", porté par Mond'Arverne Communauté, qui vise la plantation de 125 hectares d'arbres fruitiers sur son territoire d’ici six ans.