Un public réceptif au rendez-vous
Pour la 6e édition des Rencontres Made in Viande, qui a eu lieu du 24 au 31 mai 2021, les professionnels de la filière Élevage et Viande ont ouvert leurs portes dans toute la France. Cette année en Creuse, la section bovine de la FDSEA a de nouveau reconduit ces Rencontres, une occasion unique pour découvrir et redécouvrir ce secteur à travers des visites inédites et des ateliers, et mieux comprendre les enjeux de ces métiers auprès du grand public.
Après l’annulation des Rencontres Made in Viande l’an passé, l’événement semblait attendu pour sa reprise cette année.
En Creuse, 6 professionnels de la viande* ont choisi d’ouvrir leurs portes afin de montrer au grand public la réalité de l’élevage et leur façon de travailler. Casser les clichés n’est pas chose facile : « Votre stabulation est très propre, nous avez fait le ménage pour l’occasion ? » a-t-on pu entendre chez M. et Mme Guillemin à Boussac-Bourg. « Non c’est tout le temps propre, qui voudrait travailler dans un environnement sale ? » Les idées reçues ont la vie dure.
Une découverte réciproque
Si les professionnels (éleveurs, bouchers, etc.) ouvrent leurs portes pour faire découvrir leurs métiers, ils sortent également enrichis de ces rencontres. Le contact direct avec les consommateurs et leurs questions leur permet de mieux connaître leurs attentes et ainsi de s’adapter si besoin. La transparence est primordiale, la question de l’alimentation animale revient ainsi fréquemment. 20 ans plus tard, la crise de la vache folle montre qu’elle a laissé des traces profondes dans les esprits, au point qu’aujourd’hui, on le sent bien, la question de l’alimentation des animaux, et particulièrement des bovins reste un sujet central et sensible. Les farines animales ? interdites. Les OGM ? interdits. Les hormones ? interdites. L’inquiétude sous-jacente à la question indique clairement que le consommateur n’en veut pas. Dans la plupart des exploitations, le fourrage vient de la ferme, les vaches sont au pré presque toute l’année, leurs veaux restent avec elles au moins jusqu’au sevrage. Ce qui est l’évidence pour un éleveur ne l’est pas du tout pour beaucoup de consommateurs, abreuvés d’images d’élevages géants d’outre-Atlantique et de chiffres délirants d’associations militantes.
« En France ce n’est pas ça, l’élevage se fait à taille humaine, à l’échelle familiale, à 100 vaches, on est déjà au-dessus de la moyenne ». Et le consommateur ne peut que constater que 100 vaches ce n’est pas si énorme.
Un public averti
Mais les visiteurs n’étaient pas pour autant totalement ignorants du monde agricole, en témoignent leurs questions parfois pointues, sur les périodes de vêlage, les maladies ou leurs traitements.
Parce que les citoyens prêtent une attention particulière à leur alimentation, en privilégiant des produits issus du savoir-faire local, garants de qualité et de modes de production responsables et durables. En attendant l’an prochain, on peut espérer que ces visiteurs sauront se faire ambassadeurs, et que les Rencontres Made in Viande atteindront par leur intermédiaire les consommateurs les plus éloignés du monde de l’élevage et de ces professionnels passionnés.
* La Bouchée Locale à Magnat-l’Étrange, Artisan boucher en circuit court avec 7 éleveurs locaux
- L’élevage du Veau d’Or à Mainsat, Élevage de veaux sous la mère
- La Boucherie Rimareix à Aubusson, artisan boucher
- L’Élevage Guillemin Thierry et Carole à Boussac-Bourg, élevage de parthenaises
- L’Élevage Ludovik Legay à Thauron, élevage bovin
- L’Élevage Mélanie Richon à Gouzon, élevage bovin