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Un cluster herbe à l’échelle du Massif central

Rassembler les projets qui ambitionnent de valoriser les ressources herbagères et pastorales du Massif central, telle est la colonne vertébrale du cluster herbe, mis sur les rails, la semaine dernière, à l’occasion d’une journée « Au tour des prairies », organisée à VetagroSup.

L’herbe, l’ADN de l’élevage du Massif central.
L’herbe, l’ADN de l’élevage du Massif central.
© SC

Imaginé comme une plate-forme collaborative entre les secteurs agricole, agroalimentaire, la recherche et la formation et soutenu par les pouvoirs publics, notamment par le commissariat Massif central, le Cluster herbe est en fait l’émanation du groupe herbe constitué, il y a une dizaine d’années, à l’échelle du grand Massif central. De travaux agronomiques, d’expérimentations en structuration de filières, il est apparu opportun d’élargir le groupe à un panel d’acteurs plus larges « pour fédérer autour d’objectifs communs et mettre en place des actions cohérentes et efficaces », résume Tony Cornelissen, président du Sidam¹, structure pilote du groupe herbe et fondatrice du Cluster. Cette dimension de « cluster » plus souvent déployée dans le monde de l’entreprise et de la recherche-innovation, est pourtant conforme au défi auquel doivent répondre les filières agricoles, selon Frédérique Gomez, commissaire de Massif : « L’agriculture et les filières agroalimentaires valorisant les ressources herbagères et pastorales constituent un pilier majeur de l’économie du Massif central et permettent le maintien d’un tissu rural dynamique. Elles sont également à l’origine de multiples services sociaux et écologiques. Les atouts de ces systèmes d’élevage sont connus mais pas assez reconnus ».

Accompagner pour durer
Dans un contexte changeant et concurrentiel, les handicaps que subissent ces systèmes imposent une adaptation permanente. Sans ces évolutions, ces systèmes pourraient à terme être condamnés. C’est justement pour accompagner agriculteurs, transformateurs à prendre les virages indispensables à leur pérennité… que techniciens, responsables professionnels, chercheurs, prescripteurs ont décidé d’unir leur action. Objectif : gagner en lisibilité et en efficacité. Jusque-là conduits de manière dispersée, les projets liés à la valorisation des prairies et des produits qui en sont issus font désormais partie intégrante du cluster « herbe ». Et la structuration en cluster a permis d’élargir les champs de réflexions. La quinzaine de projets labellisés traite de l’optimisation des systèmes herbagers (projet d’adaptation des pratiques culturales au changement climatique mené par le Sidam, Melibio ou comment valoriser la diversité des espèces, des variétés fourragères et des pratiques culturales en AB pour sécuriser l’alimentation des ruminants du Massif central…) ; de la gestion et du maintien de la ressource (production de fourrage sec : valoriser la proximité plaine-montagne, projet mené par l’Interprofession saint-nectaire (voir par ailleurs), Pastovergne, soutien au pastoralisme auvergnat…) ; de la valorisation auprès du consommateur (projet Valomac conduit par la Copamac-Sidam qui devrait prochainement aboutir à la commercialisation de viande bovine du Massif central estampillée « alt. 1886 », Biovandes Massif central mené par le pôle bio Massif central, Mont Lait pour capter de la valeur sur les produits laitiers de montagne), de la connaissance des qualités des produits (projet Proba : produire des bovins allaitants répondant aux attentes des abatteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes…).

De l’amont à l’aval
L’intérêt de travailler en cluster c’est le décloisonnement. Autrement dit, désormais plus question de conduire des projets en solo, c’est le partage, la coordination et la diffusion qui primeront. Derrière cette ambition, il y a aussi la volonté d’optimiser les énergies comme les financements. Dans ce cadre, le cluster s’est doté d’un conseil scientifique et technique et d’un comité de pilotage. Le comité scientifique a un rôle de capitalisation et de transfert des résultats. Tandis que le comité de pilotage est un lieu d’échanges entre les secteurs agricoles, agroalimentaire, recherche, formation, développement. Il donne l’orientation globale du cluster et valide des projets en vue de leur labélisation dans une logique cohérente et complémentaire. D’ici juillet 2019, le cluster devrait par ailleurs se doter d’un outil innovant : le laboratoire d’innovation territoriale consacré à l’élevage herbager de montagne. Dispositif connu des céréaliers auvergnats (LIT grandes cultures), ce laboratoire s’appuiera sur des problématiques issues du terrain avec une approche très concrète qui mettra au centre le binôme éleveur-transformateur.

Plus d’infos sur les projets labelisés : http://www.sidam-massifcentral.fr/cluster-herbe/projets

1. Créé en 1974, le SIDAM est un OIER (Organisme Inter-Etablissements du Réseau des Chambres d’agriculture) qui regroupe 16 Chambres Départementales d’Agriculture du Massif central et la Chambre régionale de Bourgogne-Franche-Comté pour la partie Morvan.

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